« D’après toutes les preuves apportées, je conclus que l’accusé numéro un (Chris Mahlangu) est reconnu coupable des chefs d’accusation retenus contre lui. L’accusé numéro deux est seulement coupable de cambriolage ». Le verdict, prononcé par le juge Horn, est tombé mardi 22 mai.

Chris Mahlangu risque ainsi la peine capitale, pour le meurtre d’Eugène Terreblanche, retrouvé battu à mort dans son lit le 3 avril 2010, dans sa ferme de Ventersdorp. Agé de 69 ans, l’homme était un fervent défenseur de l’apartheid, et créateur du Mouvement de résistance afrikaneer (AWB), un groupuscule violent qui souhaitait le retour à une séparation stricte entre Blancs et Noirs dans le pays.

Les accusés, tous deux travailleurs agricoles, s’étaient constitués prisonniers le jour même du crime, en expliquant s’être disputés avec leur patron pour un problème de paye. Ils avaient avoué le meurtre avant de se rétracter et plaider non coupables. Le premier, Chris Mahlangu, âgé de 28 ans au moment des faits, a expliqué à la prononciation du verdict, qu’Eugene Terreblanche avait essayé de le faire boire et l’avait sodomisé, comme c’était déjà arrivé précédemment. Il a expliqué s’être défendu quand l’homme s’est jeté sur lui avec une machette.

Le second, âgé de 15 ans au moment du meurtre a décrit sa vie chez Terreblanche dans un climat de terreur verbale et physique. Il a expliqué que l’homme était déjà mort quand il est arrivé et n’a été reconnu coupable que de cambriolage. Il devrait donc écoper d’une peine plus légère que Mahlangu, le juge Horn ayant annulé des preuves présentées contre lui pour vice de procédure.

Racisme

Selon le rapport d’autopsie, Eugene Terreblanche, lui-même condamné par deux fois à des peines de prison pour avoir attaqué un pompiste et un vigile, tous deux noirs, a été tué alors qu’il était allongé sur le dos, et n’a pas cherché à se défendre. Il a été retrouvé le pantalon baissé.

La sécurité avait été renforcée devant le tribunal de Ventersdorp. Un petit groupe de militants de l’AWB s’était cependant déplacé pour l’occasion, agitant le drapeau du mouvement, inspiré par la symbolique nazie avec une une croix gammée à trois branches sur fond rouge. « Nous espérons que justice sera rendue. On n’est jamais trop sûr », a clamé leur porte-parole André Visagie.