Crise au Mali : accord signé pour une période de transition de 12 mois

La Cedeao et les anciens putshistes ont conclu dimanche 20 mai, un accord fixant à 12 mois la période de transition au Mali. Le décompte commencera après les 40 jours d’intérim assurés par Dioncounda Traoré, qui restera président de la transition.

Réunion de la Cedeao à Abidjan les 18 et 19 mai. © AFP

Réunion de la Cedeao à Abidjan les 18 et 19 mai. © AFP

Publié le 21 mai 2012 Lecture : 3 minutes.

Le décompte des douze mois de transition commencera après le délai constitutionnel de 40 jours d’intérim assuré par Dioncounda Traoré, soit dès mardi 22 mai, ont affirmé des sources dans l’entourage des putschistes et de la médiation de la Cedeao. Le président par intérim devrait lui, diriger le pays durant toute la durée de la transition.

la suite après cette publicité

Selon les mêmes sources, l’accord a été conclu par le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l’ex-junte, le président malien par intérim Dioncounda Traoré, son Premier ministre Cheick Modibo Diarra et le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, un des médiateurs pour la résolution de la crise malienne.

Étaient également présents à Bamako les ministres ivoirien, Adama Bictogo, et nigérian, Mohamed Nourredine, tous dépêchés par la Cedeao. Cette délégation a été rejoint dimanche par des chefs militaires burkinabè et ivoirien, le président de la Commission de la Cedeao Kadré Désiré Ouédraogo, le représentant du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, et un responsable de l’Union africaine, afin de poursuivre les discussion.

"Message clair"

Dès samedi, le capitaine Amadou Haya Sanogo avait annoncé à la télévision publique malienne qu’un « accord de principe » avait été trouvé avec la délégation de la Cedeao. Pour cette dernière, l’objectif de cette réunion était de faire « passer un message clair : que la junte doit rester en dehors du processus politique », selon les propos du ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. À la moindre entorse dans l’application de l’accord, des sanctions seront « appliquées automatiquement », a tenu à avertir Daniel Kablan Duncan.

la suite après cette publicité

L’accord conclu dimanche fait suite à l’accord-cadre signé entre les putschistes, dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, et la Cedeao, le 6 avril, dans lequel les militaires acceptaient de rendre le pouvoir aux civils. Lors d’un sommet le 26 avril à Abidjan, les chefs d’État de la Cedeao avaient annoncé avoir fixé la période de transition au Mali à douze mois, en appelant les putschistes à retourner dans les casernes. Une décision immédiatement rejetée par l’ex-junte militaire.

Les ex-putschistes avaient alors réclamé le départ Dioncouda Traoré (ancien président de l’Assemblée nationale jusqu’au renversement du régime d’Amadou Toumani Touré), dès le mardi 22 mai, soit au terme du délai constitutionnel de 40 jours pourtant déclaré intenable dans l’accord-cadre.

la suite après cette publicité

Concessions

Pour que les anciens putshistes acceptent les revendications de la Cedeao, l’organisation régionale a dû plier sur certains points en retour. Vendredi, l’Assemblée nationale malienne avait ainsi adopté un projet de loi accordant l’amnistie aux auteurs du coup d’État. Une décision acceptée par la Cedeao, qui a également été contrainte d’offrir au capitaine Sanogo certains avantages.

« Le capitaine Amadou Sanogo a un statut d’ancien chef d’État. Il bénéficiera des avantages dus à son rang », a déclaré à la radio publique Djibrill Bassolé. Ainsi, le militaire aura droit « au traitement et aux indemnités accordés à un chef d’Etat à la retraite. Il aura une garde rapprochée, il sera logé par l’État » notamment. ll s’agit de l’«une des mesures d’accompagnement de l’accord de principe » conclu samedi, a expliqué dimanche soir une source militaire proche du capitaine Sanogo.

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

L’ex-pustschiste, le capitaine Amadou Haya Sanogo en avril. © AFP

Mali : la convention proposée par Sanogo continue de diviser la classe politique et déplaît à la Cedeao

Le leader de l’ex-junte est malienne accusé de bloquer la transition. © AFP

Mali : la Cedeao menace à nouveau de sanctionner les ex-putschistes

Amadou Haya Sanogo, simple capitaine d’infanterie, est passé de l’ombre à la lumière. © Issouf Sanogo/AFP

Mali : Amadou Haya Sanogo, président un jour, président toujours ?

Contenus partenaires