Festival de Cannes : « Les Chevaux de Dieu », plongée dans le quotidien de jeunes kamikazes

Avec « Les Chevaux de Dieu », présenté au Festival de Cannes dans la catégorie « Un certain regard », Nabil Ayouch se penche sur l’enrôlement par les mouvements islamistes radicaux des jeunes des quartiers défavorisés.

Scène du dernier film du réalisateur marocain Nabil Ayouch, « Les chevaux de Dieu ». © DR

Scène du dernier film du réalisateur marocain Nabil Ayouch, « Les chevaux de Dieu ». © DR

Publié le 19 mai 2012 Lecture : 1 minute.

Ce sont les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 qui ont largement inspiré « les Chevaux de Dieu », dernier film du célèbre réalisateur marocain, Nabil Ayouch. Librement adapté des Étoiles de Sidi Moumen, un roman de Mahi Binebine paru en 2010, le film relate l’endoctrinement religieux de Yachine et Hamid, deux frères du bidonville de Sidi Moumen, par un imam extrémiste, qui leur annonce qu’ils ont été choisis pour devenir des martyrs.

Le quotidien d’un kamikaze

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Dans son film, Nabil Ayouch souhaitait raconter le quotidien de ces jeunes kamikazes, leur environnement, leurs parents, « et tous les microtraumatismes de la vie qui font qu’à un moment ou un autre cela se transforme, quand ils grandissent, en ressentiment désespéré, insupportable », explique le réalisateur.

Il affirme avoir mené un travail quasi-anthropologique dans le quartier de Sidi Moumen. Il est allé régulièrement dans le bidonville pour parler à ses habitants et aux associations qui s’y investissaient. Une démarche qui lui a permis de comprendre que « les victimes étaient des deux côtés. »

Extrait des Chevaux de dieu, de Nabil Ayouch

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Et si le plus célèbre des réalisateurs marocains s’est autant intéressé aux attentats de Casablanca, c’est parce qu’il connaissait bien Sidi Moumen, d’où étaient originaires les jeunes kamikazes. Il y avait tourné quelques scènes d’un film précédant.

« Les habitants de ce quartier étaient dans mon souvenir très pacifistes, très ouverts, alors, lorsqu’il s’est passé les attentats de 2003, je n’ai pas compris. Quatorze gamins de Sidi Moumen se sont fait sauter. On se dit : “Non, ce n’est pas possible !” », ajoute Nabil Ayouch.

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De père musulman et de mère juive, Ayouch s’était déjà intéressé aux questions de religions, avec son premier documentaire sorti en 2011, My Land. Il y traitait du conflit israélo-palestinien et de la manière dont il impactait les rapports entre juifs et musulmans.

Le réalisateur de 43 ans, qui a grandi à Sarcelles, a représenté à deux reprises le Maroc au Festival de Cannes : en 1997, avec son premier film Mektoub, et une seconde fois en 2000, avec Ali Zaoua.

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