Algérie – Égypte : Warda Al-Jazaïriya, la diva s’est éteinte au Caire

La célèbre diva algérienne Warda Al-Jazaïriya, de son vrai nom Warda Ftouki, est décédée jeudi 17 mai au Caire à l’âge de 72 ans. Victime d’une crise cardiaque, elle laisse derrière elle un important patrimoine qui aura marqué tout une génération.

Warda Warda Al-Jazaïriya a vendu plus de 20 millions d’albums dans le monde. © AFP

Warda Warda Al-Jazaïriya a vendu plus de 20 millions d’albums dans le monde. © AFP

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Publié le 18 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

D’Alger au Caire, l’annonce a eu l’effet d’un choc tant ses chansons d’amour auront fait vibrer les cœurs de toute une génération. La diva de la chanson arabe Warda Al-Jazaïriya, de son vrai nom Warda Ftouki, n’est plus. Agée de 72 ans, elle est décédée suite à une attaque cardiaque dans la capitale égyptienne.

Née en France en 1940 d’une mère libanaise et d’un père algérien, elle rejoint l’Algérie à l’indépendance où elle se marie en 1962. Après un divorce mouvementé son mari refusait qu’elle chante – Warda Al-Jazaïriya quitte l’Algérie pour l’Égypte, véritable terre d’adoption. Elle y rencontrera le compositeur Baligh Hamdi, avec qui elle se remarie, et travaillera avec les plus grands compositeurs arabes, comme Mohamed Abdelwahab ou Sayed Mekawi.

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Égérie anticoloniale

Warda Al-Jazaïriya était considérée comme une chanteuse de « l’exil », du nom donné aux artistes issus de l’immigration maghrébine depuis les années 30-40 jusqu’aux années 70, et qui connaissent un regain d’engouement chez les jeunes générations. « Si elle n’est pas elle-même immigrée mais enfant de l’immigration, elle a tout emprunté, en matière de codes, aux chanteurs de l’exil », dit ainsi d’elle Naïma Yahi, historienne de la culture de l’immigration maghrébine en France.

Connue pour ses chansons patriotiques durant la guerre d’Algérie, elle devient une égérie anti-coloniale. D’aucun n’aura oublié sa participation aux célébrations de l’indépendance en 1972 à la demande du président Houari Boumediene, puis son interprétation dix ans plus tard de « Aïd El Karama ».

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L’annonce de sa mort a entrainé une vague d’émotion. Le ministre égyptien de la culture, Mohamed Sabar Arab a exprimé sa profonde tristesse. Elle était « une partie de l’Égypte » et a « joué un grand rôle et a concrétisé la relation entre l’Égypte et l’Algérie », a-t-il dit. Plusieurs autres artistes égyptiens et arabes, dont le grand compositeur Himi Bakr, la chanteuse Samira Saïd et le doyen des musiciens égyptiens Aymen el Bahr Darwich, ont exprimé leur tristesse quant à la disparition de la Diva de la chanson arabe.

Patrimoine

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Décédée prématurément, elle laisse un patrimoine musical d’une grande richesse, fort de plus de 300 chansons, de célèbres collaborations (avec entre autres Mohamed El Moudji, Ryad Essambati ou encore Mohamed Abdelwahab) et de plus de 20 millions d’albums vendus à travers le monde. Warda Al-Jazaïriya venait de participer à une campagne de l’opérateur de téléphonie mobile Nedjma dans le cadre les célébrations du cinquantenaire de l’indépendance.

Une prière funéraire a lieu vendredi 18 mai à la mosquée Salah Eddine à Manil au Caire avant que la dépouille mortelle soit rapatriée en Algérie dans un avion spécial.
 

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