Nord-Mali : Compaoré consulte, le MNLA et Ansar Eddine se rapprochent
Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest a démarré une série de « consultations » avec le MNLA et les islamistes d’Ansar Eddine, a déclaré jeudi 17 mai son ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé. Dans le même temps, un rapprochement entre les deux groupes armés qui contrôlent le Nord-Mali serait sur le point de s’opérer, rapporte RFI.
Alors qu’à Bamako, le blocage politique est total, le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest a démarré une série de « consultations avec les différents groupes armés en vue d’élaborer un agenda de sortie de crise au nord du Mali », a déclaré jeudi 17 mai son ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé.
Selon Djibrill Bassolé, « les consultations se déroulent avec une extrême prudence à cause des fortes rivalités qui opposent les différents groupes armés, en l’occurrence le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, rébellion touarègue) et Ansar Eddine ». « Les contacts ont été établis avec le MNLA, Ansar Eddine et le Mujao » (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), qui se présente comme une dissidence d’Aqmi, « en attendant l’ouverture de véritables négociations », a indiqué à l’AFP une source proche de la présidence burkinabè. Selon une source proche du dossier, un émissaire de Blaise Compaoré a été dépêché récemment dans la région pour nouer les premiers contacts. « Le mieux est que tous les mouvements armés se retrouvent avec une plateforme revendicative minimale » commune, a indiqué Djibrill Bassolé.
Dans le même temps, les deux groupes armés qui contrôlent le Nord-Mali seraient sur le point de trouver un terrain d’entente, rapporte RFI. Selon la radio française, Ansar Eddine, qui demande l’application de la charia sur l’ensemble du territoire malien, aurait accepté de reconnaître la revendication indépendantiste du MNLA, tandis que les rebelles touaregs mentionneraient la nature « islamique » de l’Azawad. « Nous n’avions pas le choix, nous confie un négociateur. Nous étions obligés de nous entendre pour envisager l’avenir de notre futur pays ».
"Saisir la Cour constitutionnelle"
À Bamako, les discussions avec l’ex-junte devraient reprendre « ce week-end » a indiqué le ministre Burkinabé. Le délai de 40 jours – théoriquement prévu pour l’organisation d’une élection présidentielle, mais actuellement intenable -, « ne saurait être considéré comme la durée limite du mandat » du président par intérim, a réaffirmé le ministre burkinabè. La médiation « a recommandé au gouvernement du Mali de saisir la Cour constitutionnelle » sur cette question et « invite » l’ex-junte à « concilier sa position » avec celle de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), a-t-il ajouté. « On ne doit pas casser la baraque au bout de 40 jours », a-t-il insisté.
La Cedeao a menacé lundi les auteurs du coup d’État au Mali de nouvelles sanctions, les accusant de bloquer le retour du pouvoir civil. Un nouveau sommet de ministres de l’organisation ouest-africaine, consacré au Mali et à la crise en Guinée-Bissau, est prévu samedi 19 mai à Abidjan.
(Avec AFP)
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