Mali : Amnesty International dénonce des « violations des droits de l’homme »

Le Mali est « confronté à la plus grave crise depuis son indépendance en 1960 » estime Amnesty International dans un rapport publié mardi 15 mai. L’ONG y dénonce les « violations des droits de de l’Homme » commises par « toutes les parties » depuis le début de la crise.

L’ex président malien ATT a été renversé le 22 mars. © AFP

L’ex président malien ATT a été renversé le 22 mars. © AFP

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Publié le 16 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Près de deux mois après le coup d’État qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, Amnesty International dénonce dans un rapport publié mardi 15 mai le chaos qui s’est installé dans tout le nord du pays. Le Mali, écrit Amnesty, est « confronté à la plus grave crise depuis son indépendance en 1960 ».

L’organisation des droits de l’Homme, qui a recueilli des témoignages pendant trois semaines en avril dans la capitale malienne Bamako et dans quatre camps de réfugiés au Niger voisin, estime que « toutes les parties au conflit ont commis et continuent de commettre des violations contre les droits de de l’homme ».

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La prise d’Aguelhok (nord) en janvier est notamment documentée par des témoignages de militaires brièvement faits prisonniers par le groupe islamiste Ansar Eddine lors de l’offensive. « Les islamistes ont dit qu’ils allaient les égorger pour montrer ce qu’ils font aux « Kfar » (infidèles, en arabe). On m’a dit que ceux qui ont résisté ont été fusillés et que d’autres ont été égorgés », raconte un soldat. Un habitant d’Aguelhok confirme : « certains militaires ont péri les armes à la main, d’autres ont été pris et égorgés au portail du camp ».

"Conversions forcées" à l’islam

Selon le rapport, les islamistes d’Ansar Eddine procèdent à des « conversions forcées » à l’islam, tandis que des enfants de 12 à 17 ans ont été dénombrés dans les rangs des groupes armés.

Les civils, et surtout les femmes, sont également victimes d’exactions. De nombreux témoignages relatent des viols parfois collectifs commis « par des hommes armés dont des membres du groupe armé touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) », notamment à Ménaka et à Gao. D’autres témoignages font état d’exécutions sommaires perpétrées par des militaires sur les routes.

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Détentions arbitraires

Les soldats putschistes commettent pour leur part des exactions dans la capitale malienne, selon les témoignages recueillis par Amnesty International. L’organisation fait notamment état des détentions arbitraires de responsables politiques hostiles à la junte auxquels elle s’est vu refuser l’accès, au camp militaire de Kati.

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L’ONG appelle toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et demande aux autorités maliennes de cesser de harceler ceux qui militent pacifiquement pour l’État de droit.

(Avec AFP)

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