Mali : retour au calme à Gao après de violentes manifestations

Après de violentes manifestations survenues le lundi 14 mai à Gao, dans le nord du Mali, le calme était revenu mardi 15 mai. Plusieurs personnes ont été blessées par la répression des groupes armés qui ont pris le contrôle de la ville début avril.

Des rebelles maliens islamistes, le 24 avril 2012 près de Tombouctou. © AFP

Des rebelles maliens islamistes, le 24 avril 2012 près de Tombouctou. © AFP

Publié le 15 mai 2012 Lecture : 1 minute.

« Le calme est revenu, mais c’est un calme précaire ». C’est ce qu’a déclaré mardi Abdoulaye Babalaye, un informaticien de la ville de Gao, dans le Nord du Mali, suite aux manifestations qui ont se sont déroulées la veille.

Au moins cinq personnes ont été blessées lundi 14 mai, dont l’une par balle, alors que la population était sortie dans la rue pour s’opposer aux groupes armés qui ont pris le contrôle de la ville début avril, parmi lesquels les islamistes d’Ansar Eddine et les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Les manifestants, dont de nombreux jeunes, ont brûlé des pneus, en guise de contestation contre l’interdiction qui leur est faite par les islamistes de jouer au football ou de regarder la télévision, avant que les groupes armés ne ripostent à balles réelles.

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« Il n’y a plus de manifestations, on sent quand même la tension. Les populations attendent la plus petite provocation pour descendre dans les rues », a expliqué Abdoulaye Babalaye. « On sent aussi une tension entre Ansar Dine et le MNLA », a-t-il ajouté.

Pratiques "haram"

Selon les témoignages recueillis par Radio France Internationale, la grogne de la jeunesse était montée d’un cran ces derniers jours. La population devenait de plus en plus exaspérée face à des hommes en armes, qui, depuis plusieurs soirs, sillonnaient la ville de Gao et distribuaient les coups de cravaches contre des jeunes trouvés avec une cigarette à la bouche, ou bien avec un poste radio entre les mains. Des pratiques jugées « haram », contraires à l’islam, par les extrémistes religieux.

Selon plusieurs ONG, de nombreuses atteintes aux droits de l’homme ont été commises dans les régions du nord du Mali, également confrontées à des pénuries alimentaires aggravées par la sécheresse. Selon une source proche du Haut conseil islamique du Mali, un convoi chargé de vivres parti de Bamako est arrivé mardi à Gao. Une partie du chargement est destinée à la ville de Tombouctou, elle aussi tombée sous la coupe de groupes armés le mois dernier.

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(Avec AFP)
 

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