Mali : la Cedeao menace à nouveau de sanctionner les ex-putschistes
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a menacé lundi 14 mai les auteurs du coup d’État au Mali de nouvelles sanctions, les accusant de bloquer le retour du pouvoir civil. De son côté, le leader de l’ex-junte a appelé les autorités par intérim du pays à organiser une « convention » nationale afin de désigner le président de transition.
Réunis lundi 14 mai à Abuja au Nigeria pour un nouveau sommet extraordinaire, les chefs d’état-major de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont menacé l’ex-junte malienne de nouvelles sanctions. « La commission de la Cedeao suit particulièrement la situation et ne tolèrera pas que des individus prennent la transition en otage », peut-on lire dans un communiqué.
« Si le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE) et ses alliés civils se montrent incapables dans les prochains jours de réaffirmer clairement leur attachement au processus de transition et de s’abstenir de toute ingérence, les sanctions à leur égard seront immédiatement réactivées », a menacé la Cedeao. Les dirigeants ouest-africains avaient levé toutes les sanctions contre le Mali, prises à la suite du coup d’Etat du 22 mars, après la signature le 6 avril d’un accord avec l’ex-junte.
Le CNRDRE "responsable de la souffrance du peuple malien"
Dans le même temps, le leader des anciens putschistes, Amadou Aya Sanogo, a appelé lundi les autorités par intérim du pays à organiser une « convention » nationale qui permettra de choisir le président de transition jusqu’à l’élection du prochain chef de l’État, « c’est-à-dire l’homme ou la femme (…) qui sera, nous osons l’espérer, une solution » au blocage politique au Mali.
« Nous avons décidé de demander de manière désintéressée à M. le Premier ministre (Cheick Modibo Diarra) dès aujourd’hui d’organiser une convention avec toutes les forces vives de la Nation, sans exclusion aucune », a déclaré à la presse le capitaine Sanogo au camp militaire de Kati (près de Bamako), son quartier général. « Cette convention sera placée sous la haute présidence » du chef de l’État par intérim Dioncounda Traoré, a-t-il ajouté.
Après l’échec samedi des négociations entre l’ex-junte et les émissaires de la Cedeao, les États-unis ont appelé le capitaine Sanogo à se retirer pour permettre le retour complet du pouvoir civil. « Nous tenons le CNRDRE directement responsable de la souffrance du peuple malien », a déclaré le porte-parole du département d’État américain.
(Avec Agences)
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