Législatives algériennes : taux de participation de 42,9%, les résultats attendus ce vendredi
Les Algériens ont voté jeudi 10 mai pour élire leurs 462 députés. La participation à ces élections législatives a été plus élevée que prévue, puisque près de 43% des électeurs se sont rendus aux urnes. Les résultats seront connus ce vendredi 11 avril.
Près de 43% des Algériens sont allés voter jeudi 10 mai pour élire leurs députés. « La participation globale – territoire national plus communauté nationale à l’étranger – est de 42,90% », a déclaré le ministre de l’Intérieur Daho Ould Kablia. Un taux de participation bien plus élevé que celui des législatives de 2007, qui s’élevait à 35,7%.
C’est sur le territoire national que les élections législatives sont parvenues à mobiliser : 44,38 % des Algériens présents sur le territoire ont voté, contre 14% pour ceux de l’étranger.
S’il est plus élevé que les prévisions des analystes, le score reste tout de même faible au regard de l’enjeu du scrutin, qui s’inscrit dans la politique de réforme démocratique initiée par le président Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier souhaitait éviter au pays de connaître des révolutions similaires à celles des voisins libyens, tunisiens, égyptiens et yémenites notamment. Il avait d’ailleurs appelé à plusieurs reprises ses compatriotes à voter, tout comme nombre de dirigeants politiques.
Si le taux d’abstention national atteint 57,1%, il est largement plus marqué dans certaines régions, et notamment la capitale kabyle, Tizi Ouzou, où il atteint 80,16%. Une conséquence de l’appel au boycott mené par l’un des partis dominants, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). Dans la capitale, peu de mobilisation également, 69,1% des Algérois se sont abstenus. « Je ne voterai pas car la Constitution ne donne aucun pouvoir au Parlement », expliquait jeudi Hamid, 50 ans, ancien militant du Front islamique du Salut (FIS), dissous en mars 1992, après l’annulation des premières législatives pluralistes de décembre 1991, que ce parti était en passe de remporter.
Dans le tiers des communes, 543 sur 1541, le vote a été prolongé d’une heure à 20h00 locales (19h00 GMT), alors que les bureaux de vote avaient ouvert à 8h00. Quelque quarante-quatre partis – dont 21 nouveaux, sept formations islamistes et plus d’une centaine de listes d’indépendants – étaient en lice pour ce scrutin proportionnel, destiné à élire 462 députés.
Irrégularités
Les résultats ne seront connus que vendredi après-midi à 14h30 GMT, selon des sources officielles. Confortés par la victoire des islamistes dans les pays du Printemps arabe, ceux d’Algérie se sont dits très optimistes. « Nous sommes certains de notre victoire que ce soit par KO ou aux points », affirmé l’un d’entre eux, Bouguerra Soltani, chef de file du Mouvement de la société pour la paix (MSP).
Pour le moment, certains se réjouissent de la bonne tenue du scrutin, à l’instar de Daho Ould Kablia, qui a souligné que les problèmes « constatés ici et là ont été contenus et ne peuvent avoir en aucun cas d’incidence sur la crédibilité des élections ».
Lui emboîtant le pas, le chef de la mission des quelque 150 observateurs de l’Union européenne, José Ignacio Salafranca, a jugé pour sa part que le vote s’était déroulé dans des conditions « généralement satisfaisantes sauf de petits incidents très limités ».
Les autres observateurs, sur un total de 500 venus en Algérie à la demande de la présidence et issus de la Ligue Arabe, de l’OCI ou de l’Union africaine et d’ONG américaines, n’ont pour l’instant, pas fait de commentaires.
Le « bon déroulement » observé par les uns est pourtant remis en cause par d’autres. La Commission nationale de surveillance des élections législatives (CNSL) a répertorié 150 plaintes d’irrégularités du scrutin, dont une trentaine relevant du pénal. Deux ministres en exercice, candidats à la députation, sont notamment concernés. Chérif Rahmani, ministre de l’Environnement du Parti national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia et Tayeb Louh, ministre du Travail du Front de Libération Nationale (FLN, parti présidentiel), sont accusés d’avoir visité les centres de vote pour inciter les électeurs à un vote en leur faveur.
(Avec AFP)
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