France : gouvernement Hollande, le jeu des chaises musicales

Le nouveau président élu, François Hollande, s’est donné jusqu’au 15 mai pour choisir son Premier ministre et composer son gouvernement. Un vrai casse-tête vu le nombre de prétendants.

François Hollande ne donne aucune indication sur son futur gouvernement. © AFP

François Hollande ne donne aucune indication sur son futur gouvernement. © AFP

Publié le 11 mai 2012 Lecture : 3 minutes.

Depuis le début de la semaine, les spéculations vont bon train sur la composition du premier gouvernement de François Hollande. Un cabinet restreint d’une quinzaine de membres qui devrait être annoncé en début de semaine prochaine et dans lequel le nouveau président français devra caser certains poids lourds du Parti socialiste (PS). Très secret, François Hollande n’a donné aucune indication jusqu’à présent. Il brouille même les pistes, stimulant au passage le bal des prétendants. Tout le monde épie donc ses moindres paroles, faits et gestes.

Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes et président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, tient la corde pour le poste de Premier ministre face à la concurrence de Martine Aubry. « C’est réglé ! » assure un cacique du PS. En lot de consolation, la première secrétaire du PS pourrait alors hériter d’un super ministère de la Culture, ou de l’Éducation. Mais Vincent Peillon, qui s’est beaucoup investi dans ce dernier sujet, est aussi fortement pressenti à l’Éducation nationale.

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Forte concurrence

Laurent Fabius, ancien Premier ministre de Mitterrand, et l’ex-strausskahnien Pierre Moscovici, très actif directeur de campagne, s’affrontent pour le poste de ministre des Affaires étrangères. Le deuxième a refusé le siège de secrétaire général de l’Élysée. C’est le nom du préfet Pierre-René Lemas, né à Alger, issu de la promo Voltaire de l’ENA et actuellement directeur de cabinet du président du Sénat, qui est dorénavant avancé pour cette fonction, à moins qu’il ne devienne directeur de cabinet du président. L’arrivée à l’Intérieur de Manuel Valls, maire d’Évry, est évoquée. Un poste pour lequel il est en très forte concurrence avec François Rebsamen, maire de Dijon et président du groupe socialiste au Sénat.

La Défense pourrait être proposée à Laurent Fabius s’il n’obtient pas le Quai d’Orsay.

À la Justice, André Vallini, avocat et chargé du pôle « Justice, institutions, libertés publiques, laïcité » dans l’équipe de campagne, Bertrand Delanoé, maire de Paris,  Élisabeth Guigou, ancienne garde des Sceaux, seraient en concurrence. À moins que cette dernière ne s’occupe des Affaires européennes. La Défense, elle, semblait promise à Jean-Yves Le Drian, président de la région Bretagne et spécialiste de ces questions au PS. Mais le maroquin pourrait être proposé à Laurent Fabius, s’il n’obtient pas le Quai d’Orsay…

Michel Sapin, ami intime d’Hollande depuis l’ENA, a de bonnes chances d’être le futur ministre de l’Économie et des Finances et Jérôme Cahuzac d’emporter le portefeuille du Budget. Sur les questions économiques et européennes, on parle aussi de Pascal Lamy, le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’Agriculture semble quant à elle promise à Stéphane Le Foll, ancien directeur du cabinet de Hollande lorsqu’il était à la tête du PS.

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L’émoi Montebourg

Dans un ministère rassemblant l’Industrie et l’Énergie, Montebourg se positionne, ce qui suscite quelque émois. Ses déclarations contre la finance internationale ont marqué les esprits. Les Verts devraient avoir le portefeuille de l’Écologie ou du Développement durable. «  C’est un jeu de chaises musicales, confie un baron du parti. Quand quelqu’un s’assoit sur un siège, il relègue ses voisins sur d’autres chaises. Il y aura inévitablement des grincements de dents ».

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Pour les recalés à l’examen de ce premier gouvernement restreint, il y aura une grande séance de rattrapage à l’issue des législatives du 17 juin. En cas de victoires, une trentaine de maroquins, dont les secrétariats d’État, pourraient être distribués. Ce sera l’occasion de placer des femmes comme Marisol Touraine, Delphine Batho, Fleur Pellerin, Najat Vallaud-Belkacem, Aurélie Filippetti, ou encore Cécile Duflot, si elles ne sont pas appelées lors de la première distribution. Et peut-être des représentants du Front de gauche… Le jeu des pronostics est donc loin d’être terminé.

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Par Pascal Airault

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