Législatives algériennes : pas de répit pour le front social

La contestation est devenue une seconde nature pour l’Algérien. Élections législatives ou pas, campagne ou non, manifestations, sit-in et grèves se succèdent.

Manifestation du service public le 29 avril à Alger. © Reuters

Manifestation du service public le 29 avril à Alger. © Reuters

Publié le 9 mai 2012 Lecture : 1 minute.

À chaque jour, son mouvement, voire son émeute, et ce ne sont pas les élections législatives qui changent la donne. Aucun secteur en Algérie n’est épargné, pas même ceux censés nourrir les indices de développement humain (IDH) : éducation, santé, justice. Si les enseignants ont vu leurs revendications salariales satisfaites (54% d’augmentation en moyenne pour les instituteurs et professeurs du moyen et du secondaire) le projet de statut  déposé au parlement par leur tutelle, le ministère de l’Éducation, ne fait pas l’unanimité des nombreuses organisations syndicales de l’enseignement.

Quant aux blouses blanches, elles voient toujours rouge. Médecins, généralistes ou spécialistes, et Professeurs ont engagé un bras de fer avec l’administration de la Santé. Les revalorisations salariales (un médecin débutant émarge à 60 000 dinars soit un peu moins de 600 euros) n’ont pas calmé la corporation. Cette dernière exige la fin du service civile pour les spécialistes contraints de travailler dans les régions enclavées du pays avant de pouvoir prétendre ouvrir leur cabinet médical. Les autres praticiens de la santé réclament une meilleure organisation du travail avec des astreintes plus souple pour le personnel médical et paramédical.

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Mépris

Enfin la Justice, fortement sollicitée pour la supervision du scrutin législatif, est secouée par un large mouvement de grève mené par les greffiers qui réclament un alignement de leur hausse salariale sur celle des magistrats, soit une revalorisation de près de 80%. La défection des greffiers a contraint le gouvernement de recourir aux … huissiers pour compléter les commissions de supervision des élections au niveau local que dirigent quelque 4 500 magistrats.

Titulaires d’emplois précaires, jeunes chômeurs, oubliés de la lutte antiterroriste (rappelés du contingent et patriotes) défilent quotidiennement. Curieusement, aucune démarche protestataire n’a ciblé les permanences électorales des grands partis politiques et aucun meeting n’a été perturbé. C’est dire tout le mépris auquel a droit la classe politique.

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Cherif Ouazani, envoyé spécial

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