Libye : attaque meurtrière contre le siège du gouvernement à Tripoli

D’anciens rebelles ont attaqué mardi 8 mai le siège du gouvernement libyen, pour protester contre la suspension de leurs indemnités. La situation a été maîtrisée mais une personne a été tuée et quatre autres blessées dans l’attaque.

Le porte-parole du gouvernement, Nasser el-Manaa, le 8 mai 2012 à Tripoli. © AFP

Le porte-parole du gouvernement, Nasser el-Manaa, le 8 mai 2012 à Tripoli. © AFP

Publié le 9 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Un mort et quatre blessés. C’est le bilan de l’attaque commise par d’anciens rebelles libyens contre le siège du gouvernement à Tripoli, mardi 8 mai.

Selon le porte-parole du gouvernement, Nasser el-Manaa, les assaillants sont venus de la ville de Yefren (dans l’ouest du pays). Arrivés en nombre, environ 200, et équipés de 50 véhicules sur lesquels étaient montées des armes de différents calibres, ils ont tué un membre de la Haute commission de sécurité, qui dépend du ministère de l’Intérieur, et ont blessé quatre autres personnes.

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Un homme aurait également été blessé du côté des ex-rebelles. Une intervention des services de sécurité était « nécessaire » pour repousser les assaillants et évacuer les fonctionnaires, a estimé le porte-parole. « Ils [les ex-rebelles, NDLR] ont tiré dessus avec des armes, dont des canons anti-aériens », a expliqué, sous couvert de l’anonymat, un responsable du gouvernement qui se trouvait dans les locaux au moment de l’attaque.

« Un groupe a réussi à entrer dans le bâtiment et il y a eu des tirs à l’intérieur », a-t-il ajouté. « Le ministère de l’Intérieur a arrêté les agresseurs et la situation est sous contrôle total », a déclaré dans la soirée Abderrahim el-Kib, le Premier ministre libyen, affirmant à la télévision que son gouvernement « ne cèdera pas au chantage et aux hors-la-loi et ne négociera pas sous la menace des armes ».

"Usage de la force"

L’attaque armée des anciens rebelles intervient après la suspension du versement des primes aux combattants ayant participé à la chute de Mouammar Kadhafi, durant les huit mois du conflit libyen. Ces compensations financières, attribuées depuis plusieurs mois, ont cessé quelques semaines plus tard  suite à des « irrégularités », une décision qui a provoqué l’ire d’ex-rebelles qui n’ont pas reçu leur part.

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« Le ministère protègera les bâtiments et institutions de l’État avec tous les moyens, y compris l’usage de la force si nécessité il y avait », a pour sa part réagi le ministre de l’Intérieur, Fawzi Abdelal. Abderrahim el-Kib a, lui, a appelé les Libyens à participer aux funérailles du membre des services de sécurité tué, « le héros et martyr » Ali el-Gaout, afin de manifester contre l’utilisation des armes.

La conférence de presse des autorités s’est tenue dans le bâtiment attaqué, dont les abords étaient jonchés de douilles et plusieurs vitres brisées. Plusieurs check-points ont par ailleurs été installés.

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Ce n’est pas la première fois que le siège du gouvernement est attaqué par d’anciens rebelles. Le 10 avril, des assaillants armés s’en étaient déjà pris au bâtiment, provoquant l’indignation du cabinet du Premier ministre et du Conseil national de transition (CNT, au pouvoir).

(Avec AFP)

 

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