Algérie : Bouteflika promet des législatives « propres et transparentes »

Dans un discours prononcé à l’occasion du 67e anniversaire des massacres de Sétif, le 8 mai 1945, le président algérien Abdelaziz Bouteflika s’est exprimé sur les prochaines législatives du 10 mai. Et sur les rapports compliqués avec la France.

Pour Bouteflika, les jeunes « sauront se dresser contre les instigateurs de la Fitna ». © AFP

Pour Bouteflika, les jeunes « sauront se dresser contre les instigateurs de la Fitna ». © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 8 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Alors que tous les pronostics sont pessimistes au sujet du taux de participation aux législatives du 10 mai, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a une nouvelle fois appelé les Algériens à participer massivement au scrutin. « La future assemblée devrait garantir le droit de participation effective à tous, y compris aux nouveaux partis, et le choix de candidats compétents et crédibles porteurs de nouvelles approches et de programmes sérieux et judicieux, fidèles à l’engagement éthique qui les lie à leurs électeurs », a-t-il déclaré à Sétif (300 km à l’est d’Alger) dans un discours marquant le 67e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, qui ont fait selon Alger 45 000 morts dont quelques centaines d’Européens.

Bouteflika pour un "partenariat bénéfique" entre la France et l’Algérie

Lors de son discours à Sétif, ce 8 mai, Abdelaziz Bouteflika s’est également prononcé sur les rapports douloureux entre l’Algérie et la France depuis la guerre de libération nationale (1954-1962). « Seule une lecture objective de l’histoire, loin des guerres de mémoire et des enjeux conjoncturels, est à même d’aider les deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où règnent confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique », a-t-il déclaré. Le chef de l’État a assuré que l’Algérie s’était attelée depuis 50 ans à construire des « relations d’amitié et de coopération fructueuse » avec les différents pays du monde, à leur tête la France, en dépit du « lourd tribut versé par le peuple algérien pour sa liberté et sa dignité. » Dans son message de félicitations au nouveau président français élu le 6 mai, François Hollande, Bouteflika avait notamment exprimé sa pleine disponibilité « à œuvrer, avec [lui], en faveur d’une coopération algéro-française qui soit à la hauteur des potentialités des deux pays et en adéquation avec la dimension humaine de nos relations et du partenariat d’exception que nous ambitionnons de construire ».

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Quarante-quatre partis et des listes indépendantes sont en lice pour les élections législatives de jeudi, dont l’un des principaux enjeux est la participation mais aussi le score des partis islamistes. « Ces élus constitueront une instance législative représentative des différentes catégories, obédiences et compétences de la société, digne des voix et de la confiance des électeurs et à même d’assumer les missions importantes induites par les exigences de l’étape venir », a ajouté le chef de l’État qui a qualifié les élections d’« exceptionnelles au regard des nombreuses garanties que nous avons mises en place : elles seront propres et transparentes », a-t-il assuré.

Les jeunes contre la Fitna ?

Puis il s’est adressé particulièrement aux jeunes qui « sauront se dresser contre les instigateurs de la Fitna [le fait de semer la discorde entre les musulmans, NDLR] et de la division, et contre les velléités d’ingérence étrangère. » Il a aussi rappelé que la prochaine révision de la Constitution sera soumise à la future Assemblée pour parachever l’adaptation du système juridique national dans le sillage des réformes politiques qu’il a lancées en avril 2011, dans la foulée du printemps arabe.

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« Les réformes ne sauraient constituer une fin en soi, a-t-il ajouté, la finalité étant l’application saine des politiques par tous les acteurs pour concrétiser l’aspiration collective de mise en place d’institutions constitutionnelles dont la crédibilité et la légitimité ne sauraient être remises en cause ». Bouteflika avait cependant fait modifier la Constitution en 2008 pour se représenter une troisième fois…

(Avec AFP)

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