Législatives algériennes : un scrutin à haut risque

Les autorités algériennes redoutent une recrudescence des attaques terroristes lors des élections législatives du 10 mai. Quelque 120 000 policiers et gendarmes ont été déployés pour sécuriser le scrutin.

Les forces de sécurité algériennes sont les principales cibles des terroristes. © AFP

Les forces de sécurité algériennes sont les principales cibles des terroristes. © AFP

Publié le 8 mai 2012 Lecture : 2 minutes.

Même si les maquisards islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), concentrés dans le centre du pays et plus particulièrement en Kabylie, ne constituent plus une sérieuse menace pour les institutions de l’État algérien, ils conservent néanmoins des capacités de nuisance pour perturber les opérations de vote des législatives du 10 mai.

Leurs gourous politiques que sont Abbassi Madani, président de l’ex-Front islamique du salut (FIS), aujourd’hui en exil doré à Doha au Qatar, et son fidèle lieutenant, Ali Belhadj, habitant à Alger mais interdit de toute activité politique, ont appelé au boycott des élections – instruction que les chefs d’Aqmi ont repris à leur compte. Si durant la campagne électorale aucune opération terroriste n’a visé de meeting ou de rencontre de proximité organisés par les leaders politiques, quelques attentats spectaculaires ont ciblé les forces de sécurité. Bilan : quatre officiers de police et deux officiers supérieurs de l’armée (un colonel et un commandant) ont péri lors d’attaques à la bombe.

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Abassi Madani (D.) et Ali Blehadj (G.), de l’ex-FIS, ont tous deux appelé au boycott des législatives du 10 mai.

© D.R.

Plus de 11 000 bureaux à surveiller

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Dans ces conditions, sécuriser le scrutin s’avère être un véritable casse-tête. Il faut surveiller 2,3 millions de kilomètres carrés organisés en 48 wilayas (préfectures) et 1 541 communes, pour 11 404 bureaux de vote, dont 6 904 (soit 61% du total) se situent en milieu rural ou semi-rural, et où la compétence territoriale en matière de sécurité relève de la gendarmerie.

Pour les opérations de vote en milieu urbain où l’on n’enregistre que 4 500 bureaux, mais où la densité des votants est autrement plus importante, le dispositif arrêté par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) mobilise 60 000 policiers. Un chiffre identique à celui des gendarmes qui seront déployés le jour des élections. Quant au corps des pompiers, il a mis en alerte près de 20 000 éléments autour des bureaux de vote.

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S’agissant des 291 bureaux itinérants dédiés aux populations nomades du Grand Sud qui ont commencé, le 7 mai, à sillonner l’immensité désertique à la recherche des électeurs transhumants, les différents convois comptent en leur sein quelques unités de gendarmerie renforcées par les Groupement de gardes-frontières (GGF) et des éléments de la Douane.

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Par Cherif Ouazani, envoyé spécial

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