Algérie : pour le RCD, les législatives sont une « insulte »
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a dénoncé lundi les législatives algériennes prévues le 10 mai. Selon le parti d’opposition, le scrutin est « une insulte » et devrait être largement boycotté par le peuple.
Une « insulte ». C’est en ces termes que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), a qualifié les législatives algériennes prévues le 10 mai. « La démarche, qui ne vise rien d’autre que le maintien du statu quo et la remise en selle d’un pouvoir illégitime (…), est une insulte au malheur qui accable le peuple algérien », a estimé lundi 7 mai Atmane Mazouz, chef du groupe parlementaire du RCD, qui appelle au boycott du scrutin.
« L’institution législative a souvent spolié les Algériens de leurs droits les plus élémentaires », a affirmé Atmane Mazouz, qui a suspendu son activité parlementaire en février 2011. Conséquence, selon lui : les Algériens vont s’abstenir en masse de se rendre aux urnes. Pour Arezki Aider, un juriste du RCD, la participation ne devrait pas « dépasser les 13, 14% (…) peut-être 16, 17 maximum ». Un très faible score, pire encore que le même scrutin de 2007, pour lequel seuls 35,7% des électeurs avaient voté.
Quant à Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du Front de Libération nationale (FLN), il attend une participation de 45%, chiffre qui serait selon lui tout à fait satisfaisant.
"Justice sociale"
Les législativessont organisées après que le président Abdelaziz Bouteflika a lancé des réformes à la suite des émeutes et des mouvements sociaux de 2011. Mais le scrutin est décrié par le RCD, qui estime que la politique du chef de l’État manque de légitimité puisque approuvée par une Assemblée issue, selon lui, de la fraude.
« La société a très bien compris que le changement doit être global, et que le processus électoral ne peut pas régler leurs problèmes, et ne peut que les retarder », a estimé Fodil Boumala, universitaire et activiste. Hakim Saheb, autre juriste du RCD, estime pour sa part que certains « signes ne trompent pas, c’est un régime finissant (…). Il y a une aspiration citoyenne très forte à plus de changement, à la démocratie et à plus de justice sociale ».
Le Parlement sortant est dominé par le FLN (136 sièges), le Rassemblement national pour la démocratie (RND, 62 sièges) du Premier ministre Ahmed Ouyahia et le Mouvement pour la société et la paix (MSP, islamiste, 51 sièges).
(Avec AFP)
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