Les Tunisiens saluent la victoire de François Hollande à la présidentielle française
Les Tunisiens se réjouissent de l’élection de François Hollande à la tête de l’État français. Si les journaux s’enivrent de l’échec du sortant Nicolas Sarkozy, le triumvirat s’est lui, empressé de féliciter le socialiste pour son accession au pouvoir, espérant un « nouvel élan » dans les relations franco-tunisiennes.
« Sarko enfin "dégagé" par les Français, 15 mois après son "ami" Ben Ali », titrait lundi 7 mai le journal électronique tunisien Kapitalis. Une phrase qui résume bien la défiance du peuple tunisien à l’égard président sortant.
Sans se réjouir de la défaite de Nicolas Sarkozy, le triumvirat au pouvoir n’a pas non plus caché sa joie de voir élu le socialiste François Hollande à la tête du pays.
« C’est de tout coeur que nous vous souhaitons tout le succès pour l’accomplissement de votre mandat à la tête de ce grand pays ami qu’est la France », a ainsi réagi le président de l’Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar, dans une réaction diffusée sur le site de son parti « Ettakatol ». Un message dans lequel le président de l’Assemblée n’a pas tari d’éloges, soulignant le « parcours politique personnel (et le) projet rassembleur » de François Hollande « fondé sur les principes d’une République juste, tolérante et solidaire ».
Quant au chef du gouvernement, l’islamiste Hamadi Jebali, il a estimé dans un communiqué paru lundi que « le peuple français a choisi le changement, l’ouverture et le dialogue constructif », en offrant une majorité de suffrages à François Hollande.
Pour un partenariat "plus équilibré"
Ce qu’espèrent les dirigeants tunisiens désormais, c’est avant tout des avancées dans le domaine de la coopération franco-tunisienne. Dans un message adressé dimanche soir au nouveau chef de l’État français, le président tunisien Moncef Marzouki a ainsi espéré que l’élection de François Hollande à la magistrature suprême française « redonnera un élan » pour « rebâtir de nouvelles relations tuniso-françaises, fondées sur l’amitié et les intérêts communs ». Moncef Marzouki en a profité pour inviter son nouvel homologue à visiter la Tunisie « pour travailler ensemble au raffermissement des relations entre nos deux peuples et nos deux États ».
La « vision (de François Hollande) d’une politique méditerranéenne basée sur un partenariat équitable font écho à nos propres préoccupations », a estimé de son côté Mustapha Ben Jaafar, qui dit attendre de la France « une politique étrangère plus équilibrée en Méditerranée » notamment en ce qui concerne « la situation tragique » du peuple palestinien.
Le Premier ministre a souhaité, pour sa part, que l’élection du socialiste offre « l’occasion de consolider davantage les liens entre les deux pays ». Les dirigeants tunisiens n’ont pas oublié la visite de François Hollande en mai 2011. Il avait alors suggéré que « la dette tunisienne soit convertie sous forme de don par la communauté internationale ». Une proposition formulée avant le sommet du G8 de Deauville. Le message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, et Hamadi Jebali s’est empressé d’espérer « que sous la présidence de M. Hollande, la France renforce son appui au processus de transition démocratique et au Printemps arabe ».
(Avec agences)
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