Tunisie – Affaire « Persepolis » : Nabil Karoui condamné à une amende pour « atteinte aux bonnes moeurs »

Nabil Karoui, le directeur de la chaîne tunisienne Nessma TV, a été reconnu coupable « d’atteinte aux bonnes mœurs » ce jeudi 3 mai par un tribunal de Tunis. Il devra s’acquitter d’une amende de 2 400 dinars pour avoir diffusé le film franco-iranien Persepolis, le 7 octobre dernier.

Nabil Karoui (C), quitte le tribunal de Tunis, le 19 avril 2012. © AFP

Nabil Karoui (C), quitte le tribunal de Tunis, le 19 avril 2012. © AFP

Publié le 3 mai 2012 Lecture : 1 minute.

Alors que l’on célèbre ce jeudi 3 mai la journée mondiale de la liberté de la presse, le verdict de « l’Affaire Persepolis » tombe… assez mal. Nabil Karoui, le patron de la chaîne tunisienne Nessma TV, est condamné pour « atteinte aux bonnes mœurs et trouble de l’ordre public », suite à la diffusion du film de Marjane Satrapi en octobre dernier, selon le jugement annoncé au tribunal de première instance de Tunis. Le directeur, absent lors de l’annonce du verdict, devra s’acquitter d’une amende de 2 400 dinars (1 300 euros environ). L’accusation d’« atteinte au sacré », elle, n’a pas été retenue par les juges, pour cause de vice de procédure.

Ouvert le 16 novembre et reporté à deux reprises, le procès Karoui a provoqué un tollé et divisé profondément la société tunisienne. Nabil Karoui était poursuivi par un collectif de 140 avocats pour avoir diffusé sur Nessma TV, le 7 octobre dernier, le film franco-iranien « Persepolis », qui raconte les dérives du régime iranien à travers les yeux d’une petite fille. En cause : une scène où Dieu est représenté, un principe proscrit par l’islam. Nabil Karoui s’était excusé pour la diffusion de ce dessin-animé dès le 11 octobre, reconnaissant avoir lui-même été choqué par ladite scène. « Je m’excuse. Je suis désolé pour tous les gens qui ont été dérangés par cette séquence, qui me heurte moi-même », avait-il dit.

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Ce procès, dont la dernière audience avait eu lieu le 19 avril, était devenu, pour de nombreux Tunisiens, celui de la liberté de la presse. Au-delà de la justice tunisienne, c’est notamment le gouvernement Ennahdha et les dérives identitaires qui sont mis en cause par les médias et une partie de la société civile.

Outre Nabil Karoui, un responsable de la production et un technicien de la chaîne ont également écopé d’une amende de 1 200 dinars chacun.

(Avec AFP)
 

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