Téléphonie mobile : le SMS, un sérieux coup de pouce pour l’agriculture africaine
L’Afrique n’ pas encore fait sa révolution verte, pire, d’après de nouvelles données, il s’agit du seul continent où la disponibilité de nourriture par personne a diminué. La téléphonie mobile pourrait changer la donne en donnant un sérieux coup de pouce aux agriculteurs. Explications.
L’Afrique attend encore sa révolution verte. D’après l’Agra (Alliance for a green revolution in Africa), une organisation financée par la Fondation Bill Gates, c’est même le seul continent où la disponibilité de nourriture par personne a diminué depuis les années 60. En cause notamment : un rendement moyen de deux tonnes par hectare, contre quatre en Inde et huit en Chine, d’après le Fida (Fonds international de développement agricole). Le faible usage des engrais explique, entre autres, cette maigre productivité. Pour faire en sorte que les petits exploitants y accèdent plus facilement, trois obstacles majeurs pourraient être levés grâce à la technologie mobile : l’inefficacité des systèmes de subvention, le manque d’informations sur les prix et la difficulté d’accès aux financements.
Solutions mobiles
Ainsi, Notore Chemical, un producteur d’engrais basé au Nigeria, évalue que, chaque année, entre 500 et 700 millions de dollars sont dédiés aux subventions d’intrants agricoles. Mais seulement 10 à 20% d’entre elles parviendraient aux agriculteurs. De plus, si l’on en croit une étude menée par cette entreprise, les subventions renchérissent le coût final des intrants à cause de la multitude d’intermédiaires dont le système a besoin pour fonctionner. Notore Chemical teste en ce moment un système baptisé e-wallet dont l’idée est simple : il s’agit de transférer les subventions directement par SMS à l’agriculteur, un SMS qui donne droit à une quantité plutôt qu’à un montant afin d’être certain que l’exploitant recevra ce qui lui revient.
D’autre part, la SFI, filiale de la Banque mondiale, soutient la mise en place de programmes innovants à l’usage des fermiers africains. Parmi ces projets, TradeNet, une plateforme de négoce basée au Ghana, présente un exemple intéressant. Cette start-up a mis en place un service de suivi par SMS des cours locaux de plus de 80 matières premières. Les informations sont collectées dans quelque 400 marchés à travers l’Afrique de l’Ouest. Enfin, la pénétration de la banque mobile jusqu’au plus profond des territoires devrait permettre aux petits exploitants de résoudre, partiellement encore, le problème d’accès au crédit. Une équation traditionnellement compliquée à résoudre en raison de leur incapacité à garantir leur emprunt avec des futures récoltes souvent hypothétiques.
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