RDC : Ntaganda nie toute implication dans les combats entre les mutins et l’armée
Le général Jean-Bosco Ntaganda a nié toute implication dans la mutinerie de plusieurs centaines de militaires des Forces armées de la RDC (FARDC), lors d’un entretien téléphonique mardi 1er mai. Depuis lundi, des membres de l’ancienne rébellion, qui était dirigée par le général Ntaganda, affrontent l’armée régulière dans de violents combats au Kivu.
« Je ne suis pas impliqué dans les affrontements qui se passent entre les FARDC (Forces armées de la RDC) et les militaires qui ont fait défection » a annoncé le général Jean-Bosco Ntaganda, ancien chef d’état-major de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mardi 1er mai au téléphone.
Début avril, dans les provinces instables des Nord et Sud Kivu, plus d’une dizaine d’officiers supérieurs et quelques centaines d’hommes, ancien membres du CNDP, ont quitté les rangs de l’armée. Depuis dimanche 29 avril, les déserteurs ont pris les armes contre l’armée régulière. De violents combats opposent désormais l’armée aux mutins qui résistent au Nord-Kivu, surtout dans les territoires de Masisi, où des soldats ex-rebelles se sont alliés à une milice d’auto-défense Maï Maï, accusée d’avoir participé aux viols de près de 400 personnes durant l’été 2010.
Habituellement basé à Goma, la capitale du Nord-Kivu, Jean-Bosco Ntaganda, actuellement recherché par la Cour pénale internationale, était introuvable depuis plusieurs jours. De quoi favoriser les rumeurs quant à son implication dans la défection des militaires.
« Je suis dans ma ferme près de Mushaki. Ma hiérarchie militaire sait que je suis là et m’a autorisé d’y rester. Même le chef de l’État (Joseph Kabila) le sait » a affirmé le général en swahili.
Selon la direction politique du CNDP, parti né des accords de paix signés avec Kinshasa en 2009, la thèse de l’implication de Ntaganda dans la mutinerie des militaires est « totalement incorrecte et manipulatrice », Jean-Bosco Ntaganda « continue à travailler sous le commandement de la hiérarchie des FARDC ».
"Échec du processus d’intégration"
Dimanche, les affrontements ont provoqué la mort de six mutins, et trois soldats de l’armée régulière ont été blessés, selon une source militaire, tandis qu’une femme et une fillette sont mortes et quatre militaires ont été blessés dans la nuit de lundi à Kirumba. Les Maï Maï de Sheka Ntabo Ntaberi et les déserteurs ont pris le contrôle de Luvungi, où les viols massifs ont été perpétrés en 2010, Niankuli et Mutakato. « On est en train de prendre des dispositions pour essayer de contrôler la situation dans ce secteur-là également », réagissait lundi le colonel Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC pour les Kivu.
« La résurgence qui prévaut actuellement trouve ses racines dans l’échec évident du processus d’intégration des éléments issus des mouvements politico-militaires au sein des Forces armées » de la RDC, a analysé la direction politique du CNDP.
« Cette situation désastreuse provoque des morts d’hommes, des pillages et des déplacements massifs des populations civiles innocentes », a ajouté la direction du parti politique.
« D’après les derniers chiffres, 2 092 nouvelles personnes sont arrivées en provenance de la RDC au centre de transit de Nkamira », à 22 km du Nord-Kivu, a déclaré Céline Schmitt, la porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU à Kinshasa, précisant que « plus de 50% » sont des enfants.
(Avec AFP)
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