France – Libye : Sarkozy va-t-il « livrer » Béchir Salah Béchir à Interpol ?
Le président français Nicolas Sarkozy a assuré mardi 1er mai que Béchir Salah Béchir, l’ex-directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, « sera livré à Interpol » s’il est avéré qu’il est effectivement recherché par l’organisation policière internationale. Or son avocat a déjà confirmé que tel était le cas !
Si Béchir Salah Béchir « est recherché par Interpol, il sera livré à Interpol, ça ne fait pas l’ombre d’un doute », a affirmé mardi 1er mai le président français Nicolas Sarkozy, interrogé sur RMC/BFMTV. « Les services du Quai d’Orsay et du ministère de l’Intérieur sont en train de regarder la question », a-t-il ajouté.
L’ancien dignitaire libyen est visé par une notice rouge – moyen par lequel Interpol signifie à ses pays membres une demande d’arrestation et d’extradition, chaque État étant libre d’interpeller ou non la personne recherchée. L’information est accessible sur le site internet de l’organisation policière, même si l’ex-directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, recherché pour fraude par la Libye, y est mentionné sous le nom de Bashir Al-Shrkawi. Surtout, l’information a été confirmée lundi à l’AFP par l’un de ses avocats, Me Marcel Ceccaldi, qui a également travaillé pour le parti d’extrême droite français, le Front national, et Laurent Gbagbo.
Le très discret ministre de la Justice Michel Mercier avait quant à lui déclaré lundi soir que des « vérifications » étaient en cours afin « d’identifier la personne réellement recherchée par les autorités libyennes ». Le Premier ministre François Fillon avait de son côté affirmé lundi matin qu’il n’y avait « aucune trace d’un mandat international » visant Béchir Salah et que l’ex-dignitaire libyen était protégé par l’immunité d’un « passeport diplomatique du Niger ». Ce qu’avait immédiatement démenti le ministère nigérien des Affaires étrangères affirmant que Béchir Salah Béchir l’avait restitué.
"Autorisation provisioire de séjour"
Béchir Salah Béchir séjourne en France après avoir été exfiltré de Libye grâce à l’intervention directe de Claude Guéant et de Bernard Squarcini, le patron des renseignements français, comme l’avait révélé Jeune Afrique. Selon le ministère français de l’Intérieur, l’ancien proche de Kadhafi bénéficie d’« une autorisation provisoire de séjour au titre de la vie privée et familiale depuis début février puisqu’une partie de sa famille est en France ».
Son épouse, une Franco-Libanaise de 56 ans, a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour esclavage domestique à l’encontre de quatre Tanzaniens.
Son épouse Kafa Kachour Bashir, une Franco-Libanaise de 56 ans dispose d’une résidence secondaire à Prévessin-Moëns (Ain). Elle a été condamnée le 25 avril à Bourg-en-Bresse à deux ans de prison avec sursis pour esclavage domestique à l’encontre de quatre Tanzaniens. Son avocat a annoncé son intention de faire appel.
"Main dans la main"
Nicolas Sarkozy a affirmé que son arrivée « en France a été faite avec le plein accord du président [du Conseil national de transition libyen Mustapha] Abdeljalil », assurant travailler « main dans la main avec les autorités libyennes ». Une information que le CNT n’a pas encore confirmée, mais qui surprend au regard de l’importance de l’ancien dignitaire libyen.
Selon un cadre du CNT, cité par le Financial Times dans son édition du 9 avril, l’ancien président du Libyan African Investment Portfolio, Béchir Salah Béchir, détiendrait des informations permettant au CNT de mettre la main sur plus de sept milliards de dollars d’avoirs libyens manquants.
(Avec Agences)
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