Cemac : affaire Ntsimi, deuxième chapitre
Dans son numéro 2677, « Jeune Afrique » poursuit son enquête sur la gouvernance pour le moins sujette à caution du président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), Antoine Ntsimi. Et répond aux arguments de ce dernier par la publication de nouveaux documents exclusifs.
Les réponses des laudateurs d’Antoine Ntsimi à la publication début avril (J.A. n°2673) d’une enquête mettant en cause sa gestion à la tête de la Commission de la Cemac ne manquent pas de fraîcheur : pure malveillance du président centrafricain François Bozizé, manipulation éhontée de Jeune Afrique, tentative de « déstabilisation » et de « coup de force » contre un homme dont la bonne gouvernance n’aurait jamais été prise en défaut…
Mais les révélations de notre enquête – cascade de prélèvements en espèces, location d’avions à des tarifs exorbitants, « caisses d’avances » non justifiées, etc. – ne sont pas directement démenties. Tout au plus les défenseurs de Ntsimi font-ils valoir, sur des sites consacrés à la gloire de leur champion, que « des financements obscurs » auraient été engagés par des tiers pour le discréditer…
Nstimi a cependant dû répondre directement à l’une des révélations de Jeune Afrique – celle qui devrait avoir un prolongement judiciaire. Il s’agit d’une facture de l’hôtel Méridien Étoile de Paris concernant une réception à laquelle le directeur général de l’AFD, Dov Zerah, aurait participé, le 14 février 2012. L’intéressé a démenti sa présence et décidé de porter plainte. De son côté, sur le site Cemac 2012, Ntsimi fait quant à lui savoir qu’il « dément catégoriquement l’authenticité » du document présenté par J.A.
Indemnités de départ de 400 millions de F CFA
Mais pour étayer notre enquête, nous nous sommes procurés la fiche des dépenses engagées à l’hôtel Méridien Étoile, ainsi que le mandat de paiement et l’avis de crédit correspondant au centime près à cette fameuse facture de 13 079 783 F CFA (soit 19 940 euros). Autant de documents qui ont été visés par le contrôleur financier de la Cemac, l’Équato-guinéen Pablo Alogo (proche de Ntsimi), et dont l’authenticité est peu sujette à caution…
Autre zone d’ombre : les indemnités de départ d’Antoine Ntsimi, qui après avoir accepté de quitter son poste, a finalement décidé d’être candidat à sa propre succession. Le document que J.A. s’est procuré, visé du même Pablo Alogo en mars 2011, tend à prouver que le président de la Commission s’est lui-même accordé « une avance de solde au titre du régime indemnitaire de cessation d’activité » d‘un montant de 400 100 000 F CFA (610 687 euros).
À quelques semaines du prochain sommet des chefs d’État prévu en mai à Brazzaville, les questions soulevées par notre enquête ne plaident au final que pour une chose : l’ouverture d’un audit indépendant sur la gestion de toutes les instances de la Cemac.
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Cemac : nouvelles révélations dans l’affaire Ntsimi, J.A. n° 2677, en kiosques du 29 avril au 5 mai.
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