Mali : quand l’ex-junte prend en otage la transition

L’ex-junte malienne est vent debout contre la décision de la Cedeao de maintenir Dioncounda Traoré comme président de la transition au Mali. Le capitaine Amadou Haya Sanogo menace de prendre à nouveau ses « responsabilités ». Une délégation de militaires doit rencontrer ce lundi le médiateur burkinabè pour tenter de trouver une solution à cette nouvelle crise.

La junte maliene menée par Amadou Haya sanogo, le 3 avril à Kati. © Issouf Sanogo/AFP

La junte maliene menée par Amadou Haya sanogo, le 3 avril à Kati. © Issouf Sanogo/AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 30 avril 2012 Lecture : 1 minute.

La décision de la Cedeao de maintenir le président par intérim Dioncounda Traoré pendant toute la durée de la transition – c’est à dire pendant au moins un an – a suscité la colère de l’ex-junte malienne. « La décision de la Cedeao est une trahison et je l’ai dit au médiateur burkinabè » Djibril Bassolé, avait confié vendredi à Jeune Afrique le leader des putschistes, le capitaine Amadou Haya Sanogo.

C’est pourquoi une délégation de l’ex-junte doit être reçue ce lundi par le président burkinabè  Blaise Compaoré, a annoncé le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso. Autre sujet de griefs de Sanogo, qui a rejeté samedi toutes les décisions prises jeudi à Abidjan lors d’un sommet de chefs d’État de la Cedeao : la décision de l’organisation régionale d’envoyer au Mali quelque 600 militaires ouest-africains.

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"Ils veulent revenir au pouvoir"

Selon une source proche de la médiation, le durcissement de la position de la Cedeao s’explique par les arrestations de responsables politiques et militaires qui ont continué à Bamako malgré la mise en place d’organes civils de transition. « Cela a amené les chefs d’État (ouest-africains) à douter de la volonté des militaires de rentrer dans le rang. (…) Bien sûr ceux-ci veulent revenir au pouvoir après les 40 jours d’intérim mais personne ne va l’accepter », ajoute-t-on.

Et le capitaine Sanogo, qui rejette la période de transition fixée à douze mois par la Cedeao, de menacer de « prendre ses responsabilités » à la fin du mandat constitutionnel de quarante jours du président par intérim Dioncounda Traoré, investi le 12 avril. La Constitution prévoit en effet qu’après une vacance du pouvoir le président par intérim organise des élections dans un délai de 40 jours maximum après sa prise de fonction. Mais l’accord de sortie de crise conclu le 6 avril entre la junte et la Cedeao reconnaissait que ce délai n’était pas tenable.

(Avec AFP)

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