Libye : le CNT adopte une loi interdisant les partis religieux

Le Conseil national de transition (CNT) libyen a adopté mardi 24 avril une loi régissant la création des partis politiques, à quelques mois des élections de la Constituante prévues en juin. Selon le texte de loi, les formations politiques ne pourront être fondées sur des « considérations tribales ou religieuses ».

Fathi Baaja, membre du CNT, le 22 juin 2011 à Benghazi, en Libye. © AFP

Fathi Baaja, membre du CNT, le 22 juin 2011 à Benghazi, en Libye. © AFP

Publié le 25 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

L’islamisme radical n’aura pas sa place dans la politique libyenne. Alors que les élections de l’Assemblée constituante doivent avoir lieu en juin, le Conseil national de transition (CNT) a adopté mardi 24 avril une loi régissant les partis politiques. Seront exclus d’office, les factions religieuses ou tribales. « Une condition essentielle (pour la formation des partis) est qu’ils ne doivent pas être fondés sur des considérations régionales, tribales ou religieuses, qu’ils ne soient pas le prolongement de partis à l’étranger et qu’ils ne soient pas financés par l’étranger », a expliqué Moustapha Landi, un membre du CNT.

Cette loi n’a pas pour objectif d’éliminer les islamistes modérés, selon un autre membre du CNT, Fathi Baaja. Alors que les islamistes ont pris le pouvoir dans plusieurs pays voisins (Maroc, Tunisie, Égypte), cette loi vise à exclure les islamistes radicaux qui « suivent une politique d’exclusion des autres », a précisé Fathi Baaja.

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Urgence

Un minimum de 250 membres fondateurs sera en outre nécessaire à la création d’un parti selon cette loi.

La question de la réglementation des partis était devenue une urgence dans la Libye post-Kadhafi. Sous le règne du dictateur, tout type d’organisation à but politique était interdite. Mais pour le moment dans la nouvelle Libye, aucune loi ne régissait la formation des factions politiques, qui se multiplient à l’approche des élections. Le CNT avait seulement abrogé début janvier une loi criminalisant depuis 1972 toute organisation politique, imposée par l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi, avant d’appeler, le 11 avril, à l’adoption en urgence d’une réglementation, afin que les le scrutin puisse avoir lieu dans les temps.

À l’instar de ses voisins révolutionnaires, la Tunisie et l’Égypte, on attend en Libye une large victoire des islamistes. Si les Frères musulmans libyens, la principale force politique jusqu’ici, avaient annoncé leur intention de ne pas participer directement à la vie politique en Libye, préférant axer leurs activités sur le social, ils ont toutefois appelé leurs membres à créer des partis. Un représentant de la Confrérie avait ainsi été élu début mars à la tête du Parti de la Justice et de la construction, formation prônant un « islam modéré ».

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(Avec AFP)

 

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