Côte d’Ivoire : en visite à Duékoué, Ouattara promet la réconciliation

Le président ivoirien Alassane Ouattara s’est rendu pour la première fois à Duékoué. Dans cette ville symbolique, théâtre d’un déferlement de violence lors de la crise postélectorale, le chef d’État s’est posé en rassembleur, promettant la justice à la foule venue l’écouter.

Des partisans d’Alassane Ouattara l’accueillent, le 22 avril 2012 à Guiglo. © AFP

Des partisans d’Alassane Ouattara l’accueillent, le 22 avril 2012 à Guiglo. © AFP

Publié le 24 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

« Tous les meurtriers seront punis, seront déférés devant la justice, nul ne sera épargné » a promis le président ivoirien Alassane Ouattara, en visite à Duékoué lundi 23 avril.

Aux côtés de son épouse Dominique, le président s’est offert un bain de foule en guise de clôture d’une tournée de trois jours dans l’Ouest, sa première visite dans l’intérieur du pays. Alors qu’il foulait pour la première fois cette cité martyre de la crise postélectorale, le chef d’État a souhaité faire bonne figure auprès de la population locale.

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« Ahossè, ahossè, ahossè », a-t-il clamé à l’ouverture de son meeting, reprenant une formule de compassion sous les applaudissements de la foule. Puis le président a demandé aux personnes présentes d’observer une minute de silence, en mémoire des victimes de « l’horreur ». Et pour que les erreurs du passé « ne se reproduisent plus jamais », Alassane Ouattara a appelé à la réconciliation, « une réconciliation vraie, sans esprit de vengeance ».

Pour conquérir le cœur des Ivoiriens de Duékoué, le président a promis, outre de dédommager les victimes, d’œuvrer pour le développement de cette région déshéritée. Se voulant rassembleur, le chef d’État s’est présenté comme « le président de tous les Ivoiriens » sans distinction de religions ou d’ethnies, et promis aux déplacés et réfugiés la protection. Un message adressé notamment aux Guérés, ethnie qui compte de nombreux partisans de Laurent Gbagbo.

"On veut la paix"

« Un discours d’espoir après tant d’années de traversée du désert », a réagi Ali Gono, un chef de village guéré, suite au discours de Ouattara.
Comme beaucoup d’autres, Katogoma Kalo, un commerçant et représentant des Mahou (ethnie venue du Nord), avait bravé la canicule pendant des heures, pour venir assister au meeting du chef d’État. « Nous disons « plus jamais ça », on veut la paix », a-t-il clamé.

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La ville est considérée comme l’un des symboles de la crise postélectorale, des centaines de personnes y ont été massacrées fin mars 2011. Selon les ONG internationales, les forces pro-Ouattara seraient responsables de ces tueries. Le 14 mars 2012, une équipe de la Cour pénale internationale (CPI) s’était rendue à Duékoué afin d’enquêter sur de possibles charniers, dont de nombreux témoins ont fait état.

Encore en proie à des affrontements interethniques sur fond de conflits fonciers, Duékoué est en régulièrement le théâtre de violences. Un défi que le président Ouattara a promis lundi  de « régler rapidement ».

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(Avec AFP)
 

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