Royaume-Uni : la presse accuse les services secrets d’avoir livré des opposants libyens à Kadhafi

Les services secrets britanniques sont accusés par deux journaux britanniques d’avoir collaboré avec le régime de l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, en trahissant des opposants réfugiés. Suite à la parution des articles, dimanche 22 avril, le gouvernement a déclaré « prendre au sérieux » ces allégations.

Mouammar Kadhafi, le 23 septembre 2009, à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. © AFP

Mouammar Kadhafi, le 23 septembre 2009, à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. © AFP

Publié le 23 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

Les récentes révélations des médias britanniques pourraient faire du bruit. Alors que deux journaux ont affirmé que les services secrets du Royaume-Uni avaient collaboré avec feu Mouammar Kadhafi, le gouvernement du Royaume-Uni a déclaré dimanche 22 avril "prendre au sérieux" ces allégations.

"Trahison"

la suite après cette publicité

« Nous ne connaissons pas les détails de l’affaire, mais nous prenons ce type d’accusation au sérieux », a déclaré un porte-parole du ministère de l’Intérieur. C’est que les accusations proférées par les journaux vont jusqu’à évoquer une « trahison » des services secrets à l’égard de dissidents libyens réfugiés dans le pays. En effet, le Sunday Telegraph avance qu’en 2004, les services secrets libyens et britanniques du MI6 (extérieur) avaient monté une opération en collaboration avec les services du colonel Kadhafi, afin de prendre au piège des partisans d’Al-Qaïda via une mosquée radicale située « dans une ville ouest-européenne », dont le nom ne peut être cité « pour des raisons de sécurité ».

Quant au Mail on Sunday, le journal révèle que services secrets intérieurs britanniques (MI5), auraient trahi des opposants de l’ex-« Guide » réfugiés au Royaume-Uni et auraient par ailleurs fourni à des agents libyens une résidence luxueuse au coeur de Londres, ainsi que des téléphones mobiles sécurisés. Ces accusations sont basées sur des documents datant de 2006 (et retrouvés en 2011 suite à la chute de Mouammar Kadhafi). Le gouvernement travailliste de l’époque, dirigé par Tony Blair, avait opéré un rapprochement avec la Libye Kadhafiste dès 2004, et était par ailleurs au centre d’une polémique sur l’enlèvement par la CIA d’opposants livrés au régime libyen.

« La Commission (parlementaire) sur les services secrets et la sécurité enquête déjà sur la relation entre le gouvernement et la Libye et prendra en compte les allégations » publiées dimanche par ces deux journaux, a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Tortures

la suite après cette publicité

Ces révélations interviennent alors que les avocats de deux opposants libyens ont annoncé la semaine dernière poursuivre en justice Jack Straw, le ministre des Affaires étrangères de Tony Blair, pour une affaire datant de 2004. Abdelhakim Belhaj, ancien djihadiste devenu commandant militaire de Tripoli après la chute de Kadhafi, et Sami el-Saadi, accusent l’ancien ministre d’avoir autorisé à cette époque les services secrets britanniques à fournir à la CIA les informations permettant de les livrer au régime Kadhafi, qui les a ensuite torturés.

(Avec AFP)
 

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires