France – Sénégal : Paris renouvelle son aide budgétaire, « un ballon d’oxygène » selon Macky Sall
En visite à Paris, le président sénégalais Macky Sall a rencontré son homologue français, Nicolas Sarkozy, mercredi 18 avril. L’occasion de signer un nouvel accord de défense ainsi qu’une convention de prêt au Sénégal de 130 millions d’euros.
« Je veux dire combien nous sommes heureux de recevoir Macky Sall ». C’est en ces termes que le président français Nicolas Sarkozy a accueilli le chef d’État sénégalais en visite à Paris le mercredi 18 avril. Pour son premier voyage hors du continent africain, le successeur d’Abdoulaye Wade a choisi la France. Ojectif : renforcer la coopération entre les deux pays. Un accord de défense à été conclu à ce titre à l’issue d’un entretien entre les deux chefs d’État, dont le contenu "sera publié", comme l’a promis le président français.
Lors de la conférence de presse qui s’en est suivie, les deux présidents ont tenu à afficher l’« amitié » de la France et du Sénégal. Nicolas Sarkozy n’a pas tarri d’éloges sur son homologue, déclarant son « admiration » pour ce « cher Macky » qui a su faire preuve d’un grand « courage » en proposant de réadopter le quinquennat et de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. « Je veux dire à quel point nous sommes heureux pour le Sénégal et pour l’Afrique du déroulement parfaitement démocratique de l’élection présidentielle », a déclaré Nicolas Sarkozy, notant « l’attitude digne d’Abdoulaye Wade et l’esprit de rassemblement dont a fait preuve Macky Sall ». « Je veillerai à ce que ce modèle de démocratie soit irréprochable », a répondu Macky Sall.
Cette visite officielle consacre les retrouvailles entre les deux pays, après une brouille de quelques mois autour de la candidature de l’ex-chef d’État Abdoulaye Wade. « Gorgi » avait en effet très mal vécu les déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui avait appelé le président sénégalais à s’appliquer à lui-même les leçons de démocratie données à feu Mouammar Kadhafi. Des propos qu’Abdoulaye Wade avait vécu comme « une ingérence de la France » dans les affaires internes du Sénégal.
Prêt budgétaire
Même si le nouveau président sénégalais compte bien redimensionner les relations entre les deux pays comme il l’avait déclaré avant son élection, – « Désormais, la population sénégalaise regarde, s’influence et échange avec nos frères africains, européens, américains, mais aussi des pays du Golfe ou d’Asie » – avait-il dit à Paris avant son élection – Dakar a bien conscience de l’importance de conserver de bonnes relations avec son ancienne puissance coloniale, premier bailleur de l’aide publique au développement. Le prêt budgétaire de 130 millions d’euros alloué au Sénégal est donc perçu comme « un ballon d’oxygène » selon les mots du président africain, d’autant qu’un premier versement de 50 millions d’euros sera effectué dès le mois de juin, a annoncé Nicolas Sarkozy.
À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle française, la visite de Macky Sall est aussi une occasion de plus pour le président Sarkozy de réaffirmer son envie de travailler « main dans la main » avec les pays africains, évitant « toute ingérence ». « Le temps de la colonisation est derrière nous », a-t-il clamé. Quant à savoir si le voyage de Macky Sall vaut gage de soutien au candidat à la présidentielle française, le président sénégalais n’a rien laissé paraître. « Tous mes voeux vous accompagnent » s’est-il contenté de dire en regardant son homologue.
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