Le Polisario aux funérailles de Ben Bella, Alger frôle l’incident diplomatique avec le Maroc
L’épineuse question sahraouie, qui empoisonne les relations entre Alger et Rabat depuis près de 40 ans, a ressurgi lors des obsèques d’Ahmed Ben Bella, vendredi 13 avril. Outrée de voir que le dirigeant du Polisario, Mohamed Abdelaziz, avait rang de chef d’État, la délégation marocaine s’est retirée précipitamment. De quoi remettre en cause le processus de réconciliation entre le Maroc et l’Algérie ? Officiellement, non…
Les funérailles d’Ahmed Ben Bella aurait pu être l’occasion de poursuivre le rapprochement entre les gouvernements algérien et marocain. Bien au contraire, les deux voisins ont à nouveau frôlé l’incident diplomatique.
Vendredi 13 avril, lors de l’enterrement de l’ancien président algérien au cimetière El-Alia à Alger, la délégation marocaine a décidé de se retirer après avoir constaté que le protocole algérien avait attribué à Mohamed Abdelaziz, numéro un du Polisario, le rang de chef d’État. Le séparatiste sahraoui était en effet assis à une place de choix, aux côtés des présidents algérien, Abdelaziz Bouteflika, et tunisien, Moncef Marzouki.
L’agence de presse officielle marocaine MAP a ainsi rapporté que le Maroc « a retiré sa délégation des obsèques de feu Ahmed Ben Bella en raison de la présence protocolaire d’une délégation du Polisario ». Emmenée par le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, le conseiller du roi Mohamed VI, Taieb Fassi Fihri, et l’ancien Premier ministre, Abderahmane El Youssoufi, la représentation marocaine a quitté les funérailles après la prière.
Rien pourtant, ne laissait présager une telle issue. Plus tôt dans la journée, les émissaires marocains s’étaient en effet recueillis devant la dépouille de l’ancien dirigeant algérien au Palais du peuple, avant de participer à un déjeuner organisé en l’honneur des délégations tunisienne, marocaine et mauritanienne.
"Défaillance"
Après la visite historique du ministre marocain des Affaires étrangères, Saadeddine El Othmani, à Alger, les deux pays auraient pu franchir une nouvelle étape dans la régularisation de leurs relations en profitant du symbole que représentait Ben Bella. Ami du Maroc dont ses parents étaient originaires, l’ancien président algérien avait même été décoré de l’ordre du wissam alaouite, la plus haute décoration du royaume chérifien.
Interrogé sur le sujet par Al Quds al Arabi, le ministre marocain de la Communication et porte-parole du gouvernement, Moustapha Al Khalfi, a néanmoins assuré que l’incident n’entacherait pas le processus de réconciliation entre les deux pays.
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