Cameroun : adoption d’un nouveau code électoral fortement contesté
Plusieurs des principaux partis de l’opposition camerounaise ont boycotté, le 13 avril, l’adoption par l’Assemblée nationale d’un nouveau code électoral qui semble taillé pour le parti au pouvoir, le RDPC.
L’Assemblée nationale du Cameroun a adopté vendredi 13 avril un nouveau code électoral, qui régira l’ensemble des scrutins organisés dans le pays. Le texte prévoit la mise en place de la biométrie lors de l’inscription des électeurs sur les listes électorales, comme le souhaitait de longue date l’opposition. Leurs autres revendications n’ont par contre pas été entendues, à commencer par leur hostilité à la hausse du cautionnement financier nécessaire aux candidats.
Le texte prévoit de multiplier par six la caution pour la présidentielle, désormais fixée à 30 millions de Francs CFA (45 700 euros) au lieu de 5 millions de F CFA précédemment (7 600 euros), pendant que celles des députés passe de 500 000 F CFA (760 euros) à 3 millions de F CFA (4 500 euros). La mise en place d’un scrutin présidentiel à deux tours, le bulletin unique ou le vote à 18 ans n’ont également pas été pris en compte.
"Insulte au corps électoral"
Enfin, le nouveau code supprime le droit pour chaque candidat de pouvoir désigner des scrutateurs pour le représenter dans les bureaux de vote. Une décision perçue comme « une régression inimaginable », par la presse du pays. « Nous pensions que le président Biya se préparait une sortie honorable, alors que c’est une véritable insulte faite au corps électoral », estime un journaliste du Messager à Douala.
Les députés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir, qui détient 153 sièges sur les 180 de l’Assemblée ont voté le texte à l’unanimité, pendant que les élus des deux partis d’opposition, le Social democratic front (SDF) et l’Union démocrate du Cameroun (UDC), ont quitté l’hémicycle en guise de protestation.
Le nouveau code sera mis en application pour les prochaines élections législatives, prévues dans un premier temps cette année, avant d’être repoussées à 2013, le mandat actuel des députés ayant été prorogé d’au moins six mois avec l’accord des partis d’opposition.
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