Le Soudan suspend les négociations et bombarde une ville du Soudan du Sud
Alors que le Soudan vient d’interrompre les négociations de paix, il a bombardé la ville de Benliu, capital d’un État du Soudan du Sud. Les deux pays qui s’affrontent sur leurs frontières, s’enfoncent un peu plus encore dans la violence.
S’achemine-t-on vers une nouvelle guerre entre le Soudan et le Soudan du Sud ? La radio officielle soudanaise a annoncé que le Parlement suspendait les négociations avec son voisin du sud. La délégation dépêchée sur place pour mener les discussions à Addis Adeba a été rappelée dans la foulée. Menée sous l’égide de l’Union africaine, ces négociations avaient pourtant conduit à des concessions de la part des deux nations. Une visite historique du président soudanais Omar el-Béchir était même envisagée à Juba, pour y rencontrer son homologue Salva Kiir.
Incursion sud-soudanaise
Chez les élus des deux camps, on se prépare au pire. Le président de l’Assemblée nationale sud-soudanaise a appelé les députés à « mobiliser la population » en préparation d’un conflit avec le Nord, ajoutant que « Khartoum pourrait chercher une vraie guerre ». Même son de cloche chez les députés soudanais qui ont mis « en alerte » la population.
L’annonce de la suspension des négociations survient alors que les combats ont repris de plus belle depuis le 9 avril aux frontières. La zone pétrolière de Heglig, revendiquée par les deux partis, est tombée entre les mains de l’armée sud-soudanaise (SPLA). Mac Paul, vice-directeur des renseignements militaires sud-soudanais a affirmé que la SPLA y tenait désormais ses positions.
Une information confirmée mercredi 11 avril par Rahma Mohammed Osmane, le ministre soudanais des Affaires étrangères. Affirmant que les troupes adverses étaient entrées jusqu’à 70 km dans leurs terres, celui-ci a estimé que cette « incursion en profondeur » était « la plus grave depuis la sécession du Soudan du Sud » survenue en juillet 2011.
Benliu bombardée
En représailles, le Soudan a bombardé Benliu, capitale de l’État frontalier sud-soudanais d’Unité, une zone riche en pétrole. « Apparemment ils visaient un pont » selon Atem Yaak Atem, vice-ministre de l’Information.
Lors de l’indépendance, le Soudan du Sud avait hérité des trois-quarts des réserves pétrolières que recelait le pays. En prenant Heglig, il prive le Nord de son plus grand réservoir pétrolier. Ce n’est pas la première fois que cette zone est l’objet de combat. Le 26 mars, elle était déjà tombée quelques heures aux mains de la SPLA avant d’être reprise le lendemain par l’armée soudanaise.
(Avec AFP)
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