Égypte : le ton monte entre les Frères musulmans et Omar Souleimane

Lundi 9 avril, la campagne présidentielle égyptienne a tourné à l’affrontement entre l’ancien chef des services secrets de Hosni Moubarak, Omar Souleimane, qui veut « sauver le pays du chaos », et les Frères musulmans, qui l’accusent de vouloir « voler la révolution ».

Omar Suleimane, ancien chef des services secrets égyptiens (d.). © AFP

Omar Suleimane, ancien chef des services secrets égyptiens (d.). © AFP

Publié le 10 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

Alors que le premier tour de l’élection présidentielle égyptienne se tient dans six semaines, l’affrontement entre l’ancien chef des services secrets de Hosni Moubarak, Omar Souleimane, et les Frères musulmans fait monter la tension d’un cran dans le pays. Pour Khairat al-Chater, le candidat du parti islamiste, « les Égyptiens n’ont pas fait des sacrifices pour que le vice-président de Moubarak revienne ».

Ces propos, prononcés lors de la première conférence de presse du candidat, visaient directement Souleimane « Sa candidature est une humiliation pour la révolution », a ajouté Khairat al-Chater, tout en menaçant de faire descendre dans la rue les troupes des Frères musulmans.

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Domination islamiste critiquée

Une confrérie dont la puissance n’est plus à démontrer, et qui veulent faire oublier leur très grande timidité au début de la réolution. Les Frères musulmans dominent le Parlement et visent désormais la présidence. Une ambition, qui, si elle aboutit, se traduira par une prise de contrôle quasi totale des pouvoirs exécutif et législatif. Une perspective qui a suscité de nombreuses critiques dans la classe politique mais aussi à l’intérieur-même de la confrérie car cette sratégie rompt avec tous ses engagenemnts précédents.

Un climat houleux accentué par la domination islamiste sur la commission de rédaction de la Constitution. Pour répondre aux critiques et aux accusations d’hégémonie, les Frères musulmans rappellent qu’ils ont une légitimité démocratique qui leur a été donnée à l’issue les législatives, leur Parti de la liberté et de la justice (PLJ) étant arrivé en tête.

Quant à Souleimane, c’est un ennemi de longue date des islamistes. Il les combat avec acharnement depuis le temps où il servait Hosni Moubarak. Les Frères « ont perdu beaucoup de leur popularité », a-t-il déclaré au journal gouvernemental Al-Akhbar. « Leur volonté d’accaparer tout et leurs discours inacceptables pour les gens ont contribué à ce changement dans l’opinion publique », a-t-il assuré.

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Manoeuvres politico-judiciaires

Alors qu’il se défend d’être le candidat de l’armée, au pouvoir depuis la chute de Moubarak, Souleimane propose un programme pour « sauver le pays du chaos » qui règne selon lui depuis un an. Les grands axes de sa campagne sont la restauration de la sécurité, des investissements et l’instauration d’un régime présidentiel fort.

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Derrière ces affrontements médiatiques, se cache encore une autre bataille, celle des manoeuvres politico-judiciaires pour faire invalider le candidat adverse. Alors que la candidature de Chater pourrait être annulée au motif d’une peine de prison prononcée sous Moubarak – ce qui a conduit le PLJ a présenté un candidat alternatif, Mohammed Morsi – le Parlement étudie un projet de loi qui pourrait rendre illégale toute candidature d’un ancien du régime Moubarak.

(Avec AFP)

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