Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) : « Le Mali restera un et indivisible, Inch’Allah ! »

Ibrahim Boubacar Keïta est ancien Premier ministre malien, ancien président de l’Assemblée nationale, et président du Rassemblement pour le Mali (RPM).

Publié le 8 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

La crise institutionnelle qui prévalait dans notre pays depuis le coup d’État du 22 mars 2012 vient de trouver un dénouement.

Je salue l’accord cadre signé le 6 avril 2012 entre le CNRDRE et la Cedeao, qui permet un retour à l’ordre constitutionnel, synonyme de levée des sanctions contre le Mali.

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Je tiens à remercier et féliciter tous les patriotes maliens, de l’intérieur et de la diaspora, qui se sont levés et mobilisés pour ce retour à la légalité. À travers votre mobilisation, c’est tout le Mali qui a gagné.

Par ailleurs, je salue l’engagement et l’implication aux côtés du Mali des pays frères de la Cedeao, ainsi que de la communauté internationale et de tous les amis du Mali. J’adresse mes remerciements les plus sincères au président en exercice de la Cedeao, Alassane Dramane Ouattara, président de la Côte d’Ivoire, et au médiateur Blaise Compaoré, président du Faso.

Dans le cadre de l’intérim qui va s’ouvrir, je salue l’engagement patriotique du président de l’Assemblée nationale et l’encourage dans sa future mission.

Cet accord de sortie de crise était plus que nécessaire, car le Mali est en danger.

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Une rébellion armée dotée d’un arsenal militaire sans précédent, menée par le MNLA et des groupes islamistes, Aqmi et Ansar Dine, a entrepris de détruire la nation malienne. Ils occupent aujourd’hui toute la moitié nord de notre pays.

À cet égard, j’exprime toute ma compassion et mon soutien le plus résolu à tous nos concitoyens qui vivent ce drame au plus près. Je pense à tous ceux qui ont du se réfugier loin de chez eux, à tous ceux qui subissent le joug de la rébellion et des islamistes, avec sa cohorte de destructions et de saccages.

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J’encourage le futur gouvernement du Mali à tout mettre en œuvre pour secourir nos compatriotes à travers l’ouverture de corridors humanitaires, dans les meilleurs délais.

Je condamne avec vigueur l’annonce de la création d’un État de l’Azawad, qui ne repose sur aucune réalité historique, ni juridique. Cela est intolérable et inacceptable, comme l’atteste la condamnation unanime de la communauté internationale.

Le Mali restera un et indivisible, Inch’Allah !

L’une des missions essentielles du gouvernement d’union nationale de transition que j’appelle de tous mes vœux sera de reconquérir le territoire national avant d’entamer les négociations avec la rébellion. Cette reconquête devra se faire par notre armée nationale, réarmée moralement et rééquipée, avec l’appui logistique, matériel et en renseignements des pays amis qui souhaitent nous aider.

Dans ce sens, j’apprécie l’annonce d’une loi de programmation et d’orientation militaire, comme je l’ai toujours proposé.

L’autre mission prioritaire du futur gouvernement sera d’organiser des élections présidentielle et législatives dans les meilleurs délais. Cette transition nous donne l’opportunité de bâtir un fichier fiable et infalsifiable, pour des élections incontestables.

Seul un pouvoir bien élu, donc légitime, peut sortir durablement le Mali de la menace sécuritaire et lui ouvrir la voie du développement économique.

Le Mali pourra alors reprendre sa marche vers une vie démocratique moderne et apaisée.

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Ibrahim Boubacar Keïta, Bamako, le 7 Avril 2012

Lire le texte de l’accord cadre entre le CNRDRE et la Cedeao :

 

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