Libye : Seif el-Islam a été « agressé physiquement » en prison, selon la CPI
Seif el-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi, est emprisonné à Zintan, au sud-ouest de la capitale libyenne. Selon le bureau de la défense de la Cour pénale internationale, il aurait été victime d’une agression.
« (Seif el-Islam) Kadhafi a été agressé physiquement ». C’est ce qu’a déclaré jeudi 5 avril Xavier-Jean Keïta, le conseil principal au « Bureau du conseil public pour la Défense » (OPCD) de la CPI, dont la mission recouvre la garantie des droits de la défense. Dans sa prison de Zintan, à 180 km au sud de Tripoli, le fils de l’ex-dictateur libyen subirait des atteintes aux droits de l’homme. Outre son agression physique, il « souffre (…) d’importants maux de dents dus à l’absence de soins dentaires », a dénoncé la même source.
« Il a été totalement mis en isolement, et n’a pu recevoir que des visites d’officiels libyens et des autorités libyennes (chargées des) poursuites », a déclaré Xavier-Jean Keïta. L’OPCD, censée assister Seif el-Islam, n’aurait pu rencontrer le prisonnier qu’une seule fois. L’organe a ainsi plaidé auprès des juges pour qu’ils ordonnent au Greffe de prendre les dispositions nécessaires, avec les autorités libyennes, pour qu’une seconde rencontre soit organisée.
Ces révélations interviennent au lendemain des appels de la Cour pénale internationale lancés aux nouvelles autorités libyennes. Mercredi 4 avril, l’instance de justice internationale a une seconde fois pressé la justice de lui remettre le fils Kadhafi, après avoir refusé que celui-ci soit jugé à Tripoli, comme l’avait demandé le Conseil national de transition (CNT) dans une lettre datée du 24 novembre.
"Possession illégale de chameaux"
La Libye entend poursuivre le fils de feu Mouammar Kadhafi pour des « crimes graves relevant du Statut de Rome », le traité fondateur de la CPI, a expliqué Xavier-Jean Keïta, déplorant que le prisonnier ne soit pas mis au courant des faits qui lui sont reprochés. Selon la même source, Seif el-Islam Kadhafi « a été informé par ces autorités qu’il faisait l’objet d’une enquête fondée sur des allégations mineures, telles que la possession illégale de chameaux et l’exploitation piscicole non autorisée ».
Soupçonné de crimes contre l’humanité, le fils de Mouammar Kadhafi fait l’objet, depuis le 27 juin 2011, d’un mandat d’arrêt de la CPI. « Seif el-Islam Kadhafi est détenu par les autorités libyennes depuis 139 jours, sans d’une part avoir été présenté devant un juge, sans avoir eu la possibilité et les moyens de communiquer avec sa famille et ses amis, ni de recevoir leur visite », a fustigé Xavier-Jean Keïta, soulignant qu’il n’avait pas eu, non plus, « l’opportunité de choisir librement ou de communiquer avec un avocat de son choix ».
L’organisation de défense des Droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a de son côté appelé mercredi les autorités libyennes à garantir au fils Kadhafi un « accès immédiat » à un avocat, mais noté par ailleurs que sa détention se déroulait dans de « bonnes conditions ».
(Avec AFP)
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