Mali : la convention nationale des putschistes rejetée par le front anti-junte

La coalition politique regroupant les principaux partis du Mali, le FDR, a rejeté l’idée de convention nationale proposée par la junte. Les militaires assurent quant à eux vouloir remettre le pouvoir aux civils, mais à une date qui pourrait être très lointaine…

La junte malienne semble bien décidée à s’incruster dans le paysage politique. © Aliou Sissoko/AFP

La junte malienne semble bien décidée à s’incruster dans le paysage politique. © Aliou Sissoko/AFP

Publié le 4 avril 2012 Lecture : 1 minute.

La confiance envers les militaires maliens ne règne décidément pas à Bamako. Le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (FDR) qui regroupe une cinquantaine de partis politiques (dont les poids lourds l’Adema, le RPM, le Parena ou l’URD) a annoncé qu’il refusait de participer à la convention nationale convoquée par la junte malienne jeudi.

« Cette convention est contraire et incompatible avec le retour à la vie constitutionnelle normale et le rétablissement des institutions décrétés par la junte », explique le texte (voir fac-similé ci-dessous). « Le FDR considère également que les termes de référence de cette convention, le nom et la qualité des participants, son contenu, ses objectifs et ses modalités d’organisation ne sont pas définis », ajoute la déclaration.

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La déclaration du FDR (cliquer pour agrandir)

Le "jeu politique, ça peut attendre dix ans"

De son côté, la Cedeao envisage d’envoyer une délégation de trois ministres des Affaires étrangères à Bamako pour convaincre les putschistes de quitter définitivement le pouvoir. Mais ceux-ci n’en ont visiblement pas l’intention, du moins à en juger par les paroles du chef de la junte, Amadou Haya sanogo, dans une interview au site internet du Monde, mercredi. Évoquant l’hypothèse où la convention demanderait le départ de la junte, il a affirmé que si tel était le cas ce serait « le chaos le lendemain. » Et d’ajouter au sujet des priorités du moment : « L’heure n’est pas au Comité [national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’État, CNRDRE] ou au jeu politique, ça peut attendre dix ans. (…) L’urgence, c’est le Nord. »

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On l’a compris : prenant prétexte de sa propre incapacité à sécuriser le Nord, la junte ne veut fixer aucun calendrier pour la période de transition. Le FDR, comme la Cedeao, propose un scénario qui exclut le retour du président ATT aux affaires et prévoit notamment la désignation du président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, pour le remplacer, conformément à la Constitution, jusqu’à l’organisation d’une consultation électorale.

(Avec AFP)

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