Faure Gnassingbé demande pardon pour les violences politiques au Togo

La Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) qui a pour mission de faire toute la lumière sur les violences politiques au Togo, a rendu mardi le premier volet de son rapport final. L’occasion pour Faure Gnassingbé de demander pardon à toutes les victimes des violations des droits de l’homme commises par l’État. Un premier pas vers la réconciliation nationale ?

Faure Gnassingbé n’a pas parlé du bilan de la répression lors de la présidentielle de 2005. © AFP

Faure Gnassingbé n’a pas parlé du bilan de la répression lors de la présidentielle de 2005. © AFP

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Publié le 4 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

Le premier volet du rapport de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) a été remis au président Faure Gnassingbé mardi 3 avril. À cette occasion, celui-ci a présenté au nom de l’État ses excuses aux innombrables victimes de la violence politique au Togo depuis l’indépendance.

« À toutes les victimes et à tous ceux qui ont souffert de ces violences aveugles qui leur ont causé tant de torts et de blessures, je voudrais sincèrement leur dire pardon au nom de l’État togolais, en mon nom personnel et au nom des chefs d’État qui ont eu à présider aux destinées de notre pays », a-t-il déclaré.

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Deux mois d’audition

Composée de onze religieux, de chefs traditionnels, de professeurs d’université et dirigée par Mgr Nicodème Barrigah, la CVJR n’a cependant pas vraiment eu les moyens de mener à bien sa mission dans les meilleures conditions, puisqu’elle n’a eu que deux mois pour procéder aux auditions des témoins ou victimes des violences. Elle n’a donc pu traiter tous les dossiers, même si elle a tout de même pu enregistrer 22 415 dépositions et auditionner plus de 523 personnes dans les grandes villes du pays.

Pour mémoire, de 1967 à 2005, le Togo a été soumis à la dictature implacable du général Gnassingbé Eyadéma, père de l’actuel chef de l’État. Lors de la présidentielle d’avril 2005, une répression sanglante a fait « entre 400 et 500 morts », selon l’ONU, essentiellement dans les rangs de l’opposition. Celle-ci estime que le bilan véritable s’élève à 811 morts, tandis qu’une association proche du pouvoir l’évalue à 105 morts. Le gouvernement, lui, ne s’est jamais prononcé officiellement sur le nombre officiel des victimes.

"Juste et équitable réparation"

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« L’État togolais ne conteste pas sa responsabilité pour avoir failli à son obligation d’assurer la protection et la sécurité de ses ressortissants pendant les irruptions de violences du passé. Il doit, en conséquence, octroyer aux victimes identifiées et recensées, une juste et équitable réparation », a affirmé Faure Gnassingbé lors d’une cérémonie officielle. Il a assuré que l’État ferait tout « pour prévenir et empêcher la répétition de ces actes attentatoires à la dignité humaine », sans plus de précision.

La CVJR doit encore remettre trois autres volets de son rapport  dans les prochains mois. Ceux-ci devraient en particulier concerner les modalités d’apaisement des victimes. Qui réclament, avant tout, que justice soit rendue.

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(Avec AFP)

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