Tunisie : l’état d’urgence reconduit pour un mois

La présidence tunisienne a annoncé dimanche 1er avril par un communiqué que l’état d’urgence était une nouvelle fois prolongé jusqu’à fin d’avril. Une décision prise en concertation par les trois partis au pouvoir et répondant à la persistance de nombreux troubles dans le pays.

La prolongation de l’état d’urgence a été décidée par le triumvirat au pouvoir. © Fethi Belaïd/AFP

La prolongation de l’état d’urgence a été décidée par le triumvirat au pouvoir. © Fethi Belaïd/AFP

Publié le 2 avril 2012 Lecture : 2 minutes.

« Malgré l’amélioration, ces dernières semaines, de la situation sécuritaire dans le pays, il n’en demeure pas moins qu’elle présente encore certains risques et que les activités des pouvoirs publics sont entravées, de temps à autre, dans certaines régions du pays ». C’est en ces termes que le président tunisien de la République Moncef Marzouki a justifié dimanche la prolongation de l’état d’urgence dans le pays, au moins jusqu’à la fin d’avril.

La décision, annoncée le 1er avril via un communiqué de la présidence, a été prise en concertation avec les autres membres du triumvirat au pouvoir, le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) Moustapha Ben Jaafar (du parti Ettakatol) et le chef du gouvernement Hamadi Jebali, issu du parti islamiste Ennahdha, a expliqué le porte-parole de la présidence Adnène Mancer. Il s’agit de la sixième reconduction de l’état d’urgence depuis la chute de l’ex-dictateur Zine el-Abidine Ben Ali, en janvier 2011.

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La cohésion sociale "menacée"

« Notre pays a enregistré dernièrement des phénomènes dangereux comme des appels à tuer et s’entretuer, des profanations du Coran et de lieux saints, l’abaissement du drapeau national », avait par aileurs déclaré Hamadi Jebali, lors de l’ouverture d’un débat sur la situation sécuritaire à l’Assemblée constituante, vendredi dernier.

Des évènements qui menacent la « cohésion sociale », a fustigé le chef du gouvernement, qui a également évoqué « l’assassinat d’un prédicateur [à Tunis le 11 mars, NDLR], des conflits tribaux [deux morts cette semaine dans la région de Gafsa, NDLR], des agressions verbales et physiques sur des journalistes, des artistes et même des policiers, des cours entravés à l’université et des sit in anarchiques ».

Ces troubles avaient conduit le ministère tunisien de l’Intérieur à interdire dès mercredi soir toutes les manifestations sur l’avenue Bourguiba à Tunis, épicentre de la contestation, suite à des appels au meurtre et des violences lors d’un rassemblement d’islamistes radicaux dimanche dernier, qui s’en étaient notamment pris à des artistes qui célébraient la journée mondiale du théâtre.

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« L’état d’urgence n’implique pas nécessairement un rétrécissement des libertés publiques et individuelles », a dit Adnène Mancer pour tenter de rassurer les Tunisiens qui suspectent la troïka au pouvoir de vouloir s’y maintenir le plus longtemps posible.

(Avec agences)

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