France – Algérie : Mohamed Merah, dépouille indésirable
Nicolas Sarkozy a fini par trancher : l’enterrement de Mohamed Merah a eu lieu jeudi 29 mars à Toulouse, sa ville natale. Une décision qui fait suite aux refus successifs de l’Algérie puis de la Ville rose, d’inhumer le tueur en série sur leurs terres.
Mis à jour à 23h16.
Même mort, Mohamed Merah a un itinéraire déroutant. Ses obsèques était initialement prévues à Médéa, le village natal de son père, en Algérie, où sa dépouille était attendue jeudi matin. Mais elle n’a même pas pris l’avion, Alger annonçant son refus de voir le corps du tueur de Toulouse et Montauban enterré sur son sol.
Selon des médias locaux, le ministère algérien des Affaires étrangères aurait adressé une lettre au consulat de Toulouse affirmant que le maire de la commune d’Essouagui, où se situe le village natal du père de Merah, « refusait catégoriquement » que le criminel y soit enterré, « évoquant des raisons d’ordre public ». Une version cependant réfutée par le maire en question.
« Il était écrit qu’il n’allait pas être enterré en Algérie », a conclut Mohamed Benalel Merah, le père du tueur. « Je ne pourrai malheureusement pas assister (à son enterrement) je n’ai ni assez de temps, ni d’avion spécial pour me rendre à Toulouse », a-t-il déploré.
Crainte de profanation de sépulture
Toujours est-il que même la ville de Toulouse, dont Mohamed Merah est originaire, ne voulait pas que le corps de Mohamed Merah y soit enterré. Selon Abdallah Zekri, conseiller du recteur de la Grande Mosquée de Paris chargé par la famille d’organiser les funérailles, il était prévu à l’origine que le corps soit enterré dans le carré musulman du cimetière de Cornebarrieu, à Toulouse. Mais le maire de la ville, Pierre Cohen, a demandé à ce que l’inhumation soit différée de 24 heures, souhaitant que l’enterrement ait lieu autre part.
Le chef de l’État a finalement tranché, à sa façon : « Il [Merah, NDLR] était français, qu’il soit enterré et que l’on ne fasse pas de polémique avec cela », a-t-il déclaré jeudi. Ce qui fut fait, en fin de journée, en toute discrétion et en présence d’une vingtaine de proches du tueur. Certains d’entre eux ont exprimé leur crainte de voir sa tombe profanée – ou au contraire devenir un lieu de pèlerinage. Elle pourrait donc rester anonyme.
(Avec AFP)
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