Égypte : un islamiste à la tête de la constituante, inquiétude chez les laïcs

À quelques semaines de la première élection présidentielle depuis la chute de Moubarak, les membres de la commission constituante égyptienne viennent d’élire à leur tête l’islamiste Saad al-Katani, actuel président du Parlement. Une décision qui assoie la mainmise des Frères musulmans et crée des tensions au sein de la commission, qui est chargée de rédiger la future Constitution du pays.

Saad al-Katani président du Parlement égyptien et haut dirigeant des Frères musulmans. © Archives/AFP

Saad al-Katani président du Parlement égyptien et haut dirigeant des Frères musulmans. © Archives/AFP

Publié le 29 mars 2012 Lecture : 1 minute.

La réputation controversée de la commission constituante égyptienne ne cesse de se vérifier. Dominée par les islamistes, ses membres ont élu mercredi à leur tête Saad al-Katatni, haut dirigeant des Frères musulmans. Issu du parti de la justice et de la liberté (PLJ), le bras politique de la confrérie, Katatni est aussi le président de l’Assemblée du peuple (chambre des députés).

Pour autant, le résultat n’est une surprise pour personne. Désignés dimanche, les 100 membres de la commission (50 parlementaires et 50 non-parlementaires) ont été choisis par le Parlement, lui-même dominé par les islamistes. Les Frères musulmans y  représentent plus de la moitié et les salafistes presque 20%.

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Fortement dénoncée par les partis laïcs, la domination des islamistes sur cette commission est dorénavant actée. De quoi conforter leur crainte de voir un renforcement de la référence à la charia dans la nouvelle constitution. Une vingtaine de personnalités laïques ont annoncé qu’elles ne siégeraient pas dans cette instance dans ces conditions. Ils réclament une commission plus équilibrée.

"Doutes et confusion"

Lors d’une session retransmise en direct par la télévision égyptienne, Saad al-Katatni a répondu aux partis laïques en appelant à laisser de côté les querelles partisanes : « rédiger la Constitution nécessite de la sagesse et une responsabilité politique, loin des gains partisans ».

La Cour suprême constitutionnelle a d’ores et déjà retiré son représentant à la commission, invoquant les « doutes et la confusion » qui règne au sein de la formation. Mardi 27 mars, la haute cour administrative du Caire s’est saisie d’un recours visant à la faire invalider. Elle rendra son verdict le 10 avril.

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À quelques semaines de la première présidentielle post-Moubarak, dont le premier tour se tiendra les 23 et 24 mai, cette nouvelle controverse remet en doute la commission constituante et ses travaux. Chargée de rédiger la nouvelle Constitution, tout laisse à penser qu’elle ne sera  pas rendue à temps. Les électeurs égyptiens pourraient donc se rendre aux urnes sans connaître l’étendue des pouvoirs de leur prochain président.

(avec AFP)

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