Tunisie : Hamadi Jebali souhaite des élections générales avant juin 2013
Les élections générales tunisiennes devraient se tenir avant le mois de juin 2013, a assuré le Premier ministre Hamadi Jebali dans un entretien accordé au quotidien « La Presse », publié mercredi 28 mars.
Après avoir renoncé lundi à vouloir introduire toute référence à la charia dans la Constitution tunisienne, le mouvement islamiste Ennahdha (au pouvoir) milite désormais pour que les prochaines élections générales se tiennent avant le milieu de l’année 2013. « Il est préférable qu’elles se tiennent le 9 avril (fête des martyrs tunisiens, NDLR) ou à la fin du mois de juin après l’achèvement de l’année scolaire et universitaire », a déclaré le Pemier ministre tunisien Hamadi Jebali dans un entretien publié mercredi 28 mars dans le quotidien La Presse.
Dans cet entretien, Jebali évoque les principaux sujets chauds du moment, souhaitant que « l’Assemblée nationale constituante (ANC) fournisse l’effort nécessaire pour accélérer le processus de rédaction de la Constitution ». Aucune limite n’a été officiellement fixée à la durée de l’Assemblée élue le 23 octobre afin de rédiger une nouvelle Loi fondamentale avant l’organisation d’élections présidentielle et législatives. Les principaux partis tunisiens s’étaient engagés avant le scrutin à ce qu’elle dure un an, mais les débats ont jusqu’à présent traîné en longueur.
Hamadi Jebali officialise également la décision de son gouvernement de maintenir en l’état l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). « Il existe un accord implicite de reconduire M. Kamel Jendoubi à la tête de cette instance », a-t-il également déclaré
Sur le bilan de son gouvernement, souvent accusé d’inertie, le Premier ministre islamiste a concédé avoir « accusé du retard dans de nombreux domaines ». « On aurait pu aussi être plus rapide dans l’engagement des projets », notamment celui « des martyrs et des blessés (de la révolution) ». De nombreuses familles de victimes se plaignent de la lenteur des traitements judiciaire et administratif de leurs dossiers. « On devrait aller plus vite (…) et je ne peux que me le reprocher à moi-même et à mon équipe », a-t-il poursuivi.
"Il y a en fait deux extrémismes : celui de droite et celui de gauche"
Le chef du gouvernement s’est enfin épanché sur le thème du radicalisme religieux et de l’identité, qui dominent le débat depuis des mois en Tunisie, alors que des menaces à l’encontre des juifs ont été proférées dimanche dernier lors d’une manifestation pour l’introduction de la charia dans la Constitution.
Jebali a d’abord « condamné fermement » les slogans haineux et antisémites, assurant qu’ils portaient « atteinte à l’Islam et à la Tunisie », avant d’appeler les citoyens tunisiens au rassemblement national. « Le combat du Tunisien, ce n’est pas tant de savoir s’il est musulman ou non, mais c’est surtout le travail, le coût de la vie, le loyer, le transport », a-t-il déclaré, affirmant que son gouvernement « ne représentait pas les intérêts d’une catégorie ou d’un parti, il est celui de tous les Tunisiens », loin de tout extrémisme.
« Il y a en fait deux extrémismes, a-t-il poursuivi : celui de droite et celui de gauche. Il y a deux salafismes : le salafisme djihadiste et le salafisme de l’anarchie et du chaos », a-t-il assuré. « À ceux-là nous disons non, et nous disons à notre peuple que notre société est caractérisée par son attachement à la modération et à l’équilibre ».
(Avec AFP)
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