La Mauritanie dément avoir décidé d’extrader Senoussi vers la Libye

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz aurait accepté l’extradition vers la Libye de l’ex-chef des renseignements de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, a assuré le vice-Premier ministre libyen, Moustapha Abouchagour, dans la soirée du 20 mars sur son compte Twitter. Une information aussitôt démentie par les autorités mauritaniennes.

Abdallah Senoussi, ancien patron libyen des services de sécurité extérieure. © Dario Lopez-Mills/Sipa

Abdallah Senoussi, ancien patron libyen des services de sécurité extérieure. © Dario Lopez-Mills/Sipa

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Publié le 21 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Mise à jour le 21/03/12 à 12 heures 35

La Mauritanie n’a pour le moment pris aucune décision relative au sort de de l’ex-chef des renseignements de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, a tenu à préciser mercredi 21 mars à l’AFP une source proche du dossier, démentant ainsi les déclarations du vice-Premier ministre libyen, Moustapha Abouchagour. « Nouakchott n’est pas pressé, dans ces cas, il faut respecter des normes et des procédures », a déclaré cette source sous couvert de l’anonymat. « La Mauritanie prendra tout son temps » pour étudier les demandes d’extraditions, a-t-il poursuivi.

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Le vice-Premier ministre libyen avait affirmé mardi 20 mars dans la soirée sur son compte Twitter que la demande libyenne avait été acceptée par les autorités compétentes mauritaniennes. « J’ai rencontré le président de la République mauritanienne et il a accepté l’extradition de Senoussi vers la Libye », avait-il indiqué à l’issue d’une rencontre avec Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott.

« Il est libyen et le peuple libyen veut le voir et lui assurer un jugement juste et équitable en Libye même », avait ajouté le vice-Premier ministre libyen. « Nous apprécions donc hautement la position du président (mauritanien) qui a promis du positif dans ce cadre ».

Une délégation du CNT est arrivée lundi en Mauritanie. Plusieurs de ses membres ont « rendu visite à Abdallah Senoussi dans sa prison et vérifié son identité », avait précisé Moustapha Abouchagour dans un second tweet. Le dirigeant libyen s’est aussi entretenu avec le ministre mauritanien de la Justice, Abidine Ould el-Kheir.

"Crimes contre l’humanité"

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La Mauritanie a déclaré dimanche avoir reçu deux demandes d’extradition de la part de la France et de la Cour pénale internationale (CPI), tandis que Interpol relayait celle des autorités libyennes. La demande d’arrestation pour extradition émise par l’organisation policière internationale contre l’ancien chef des renseignements et beau-frère de Mouammar Kadhafi vise différentes fraudes dont « le détournement de fonds publics et l’abus de pouvoir pour un bénéfice personnel », est-il indiqué dans un communiqué. Une précédente demande d’Interpol concernant Senoussi avait été émise à la requête de la CPI pour « crimes contre l’humanité ».

De son côté, Paris indique que Senoussi fait « l’objet d’un mandat d’arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772, qui avait coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français » en s’écrasant au Niger.

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La Libye et la Mauritanie ne sont soumis à aucun accord bilatéral d’extradition, mais à une simple convention d’assistance judiciaire liant les pays membres de la Ligue arabe. Celle-ci a été signée à Ryad en 1983 et ratifiée par Nouakchott en 1985 et Tripoli en 1988.

(Avec AFP)
 

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