Guinée-Bissau : cinq candidats dont Kumba Yala demandent l’annulation de la présidentielle

L’ancien président bissau-guinéen Kumba Yala et quatre autres candidats à la présidentielle demandent l’annulation du premier tour qui s’est tenu le 18 mars. Motif invoqué : les nombreuses fraudes relevées sur le terrain par les représentants de leurs partis respectifs.

L’ex-président bissau-guinéen Kumba Yala avait accepté sa défaite en 2009. © AFP

L’ex-président bissau-guinéen Kumba Yala avait accepté sa défaite en 2009. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 21 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Le calme dans la journée du premier tour de la présidentielle en Guinée-Bissau n’aura-t-il été qu’illusoire ? Le soir même du vote, le colonel Samba Djalo, ex-responsable des services de renseignements militaires, était assassiné en pleine rue. Désormais, cinq des neuf candidats en lice exigent dans une déclaration conjointe rendue publique mardi « l’annulation de l’élection du 18 mars ».

« Nous dénonçons (…) l’organisation frauduleuse de cette élection et son total manque de crédibilité. (…) Nous rendons la Commission nationale des élections (CNE) responsable des conséquences de la publication de résultats électoraux frauduleux », a déclaré Kumba Yala, leader du Parti de la rénovation sociale (PRS), qui s’exprimait au nom et en présence des quatre autres candidats signataires : Manuel Serifo Nhamadjo (indépendant, dissident du pouvoir), Henrique Rosa (indépendant), Serifo Baldé et Antonio Afonso Té (opposition).

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Des observateurs internationaux satisfaits

« Il faut annuler cette élection et organiser une nouvelle élection. (…) Celui qui va publier les résultats sera responsable de ce qui va arriver dans le pays », a conclu Kumba Yala. La position des opposants est motivée par les fraudes décelées par leurs représentants pendant la journée du vote : « listes électorales occultes », fausses cartes d’électeurs, doubles votes, lieux de vote fictifs, déplacements illégaux d’électeurs et de matériel électoral. Dans certains cas, selon les opposants, ces fraudes auraient été commises avec la complicité des autorités administratives.

« Pour nous, l’élection n’est pas transparente, elle n’est pas juste ni crédible », a ajouté Augusto Gomes, représentant de Henrique Rosa. « Les conclusions auxquelles nous sommes arrivés, c’est que des fraudes ont été préparées et se sont matérialisées » dimanche dernier. Le scrutin avait pourtant été jugé « libre, équitable et transparent » par les observateurs internationaux de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ainsi que par ceux de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et de l’Union africaine (UA). Ces derniers avaient toutefois nuancé leur propos en soulignant que l’élection avait été organisée « sur la base du fichier électoral de 2008, ce qui n’a pas permis un toilettage nécessaire » des listes « et la prise en compte d’une frange de la population, notamment les jeunes ayant atteint l’âge de voter ».

(Avec AFP)

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