Syrie : violents combats à Damas, Moscou demande une trêve humanitaire

Les combats « les plus importants et les plus proches des centres de sécurité depuis le début de la révolte » ont eu lieu lundi 19 mars à Damas, a indiqué le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Capture d’écran YouTube d’un bâtiment en feu à Homs. © AFP

Capture d’écran YouTube d’un bâtiment en feu à Homs. © AFP

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Publié le 20 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Le quartier de Mazzé à Damas a été le théâtre lundi de violents affrontements entre opposants déserteurs et soldats syriens. Ces affrontements sont « les plus importants et les plus proches des centres de sécurité depuis le début de la révolte », le 15 mars 2011, a estimé le président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Mazzé, qui abrite des services de renseignements, des bâtiments gouvernementaux et les ambassades d’Inde et de Grèce, est un quartier très important de la capitale syrienne.

Selon Rami Abdel Rahmane, deux soldats de l’armée régulière ont été tués et 16 autres blessés au cours d’affrontements qui ont duré plusieurs heures. Du côté des rebelles, quatre hommes  sont morts et plusieurs autres ont été blessés ou arrêtés, a affirmé le président de l’OSDH. La télévision officielle syrienne a de son côté fait état de la mort de « trois terroristes » et d’un membre des forces de l’ordre.

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Dans l’après-midi, de nouveaux combats ont éclaté à Qaboun et à Barzé, deux autres quartiers de la capitale, selon l’OSDH. À Deir Ezzor (Est), les combats se poursuivaient entre déserteurs et soldats. La veille, 30 personnes y ont péri, dont 25 déserteurs, tandis que l’on comptait les blessés par dizaines.

Pression russe

Sur le plan diplomatique, la Russie a pour la première fois depuis le début du conflit a appelé le régime de Bachar al-Assad et les groupes armés à accepter immédiatement une trêve quotidienne humanitaire afin de permettre au CICR l’accès aux blessés et aux civils qui doivent être évacués ». Le régime syrien réclame pour sa part la mise en place d’un cessez-le-feu, que l’opposition dépose les armes en échange d’une amnistie, et que les pays voisins bloquent tout transfert d’armes à l’opposition.

Dans cette déclaration publiée à l’issue d’une rencontre entre le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le chef du CICR Jakob Kellenberger, la Russie a aussi « souligné la nécessité d’assurer l’accès du CICR à toutes les personnes détenues en Syrie à la suite des actions de protestations ». Les États-Unis espèrent y voir une « évolution dans la position publique de la Russie », a indiqué la porte-parole du département d’État américain, Victoria Nuland.

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Cette « évolution dans la position publique de la Russie », selon les États-Unis, intervient au moment où les cinq experts mandatés par l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, sont arrivés à Damas pour négocier la mise en place d’une mission d’observation.

Paris a pressé de son côté le Conseil de sécurité de voter un projet de déclaration soutenant fermement la mission de Kofi Annan, et espère que ce sera chose faite mardi, a indiqué son ambassadeur à l’ONU. La Russie et la Chine ont mis par deux fois leur veto à une résolution sur la Syrie.

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Dans le même temps, une mission d’évaluation de l’aide humanitaire, formée par l’Organisation de coopération islamique (OCI) et l’ONU, travaille depuis dimanche 18 mars sous la houlette du régime. Elle doit se rendre dans une dizaine de provinces.

Dans un communiqué, les deux organisations ont appelé « le peuple et les autorités de Syrie à respecter la neutralité et l’impartialité » de leur mission « strictement apolitique ».

(Avec AFP)
 

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