Libye : Amnesty demande à l’Otan d’enquêter sur la mort de civils dans ses frappes aériennes

Un an tout juste après le lancement de l’opération militaire conduite par l’Otan en Libye, Amnesty International estime que « des enquêtes adéquates doivent être menées » par l’organisation sur la mort de « dizaines de civils » tués par erreur dans ses frappes aériennes, Pour l’ONG, « les victimes et leurs familles doivent être entièrement dédommagées ».

Après une frappe aérienne de l’Otan sur un quartier de Tripoli, le 17 août 2011. © AFP

Après une frappe aérienne de l’Otan sur un quartier de Tripoli, le 17 août 2011. © AFP

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Publié le 20 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

« Les dirigeants de l’Otan ont mis en avant à plusieurs reprises leur détermination à protéger les civils. Ils ne sauraient aujourd’hui balayer d’un revers de main la mort de nombreux civils en se contentant de vagues déclarations de regret, sans enquêter dûment sur ces funestes évènements. »

Un an tout juste après le lancement par la France de l’opération militaire conduite par l’Otan en Libye, Amnesty International demande à l’organisation transatlantique de rendre des comptes. L’ONG estime que l’Otan doit enquêter sur la mort de « dizaines de civils » tués par erreur dans ses frappes aériennes et à dédommager les proches des victimes.

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Comme l’avait précédemment affirmé le New York Times, Amnesty international indique que « de très nombreux civils libyens qui n’étaient pas impliqués dans les combats ont été tués et beaucoup d’autres blessés, pour la plupart chez eux, par les frappes aériennes de l’OTAN ».

Amnesty indique que l’Otan a, de son propre chef, répertorié 55 cas de civils – dont 16 enfants et 14 femmes – tués dans des frappes aériennes à Tripoli, Zliten, Majer (ouest), Syrte et Brega (est), pour la plupart dans le bombardement de leur domicile, sans qu’aucun élément n’indique une utilisation militaire des lieux au moment de l’attaque. 34 autres, dont 8 enfants ont été tués dans des attaques distinctes sur deux habitations de la ville de Majer, sans que l’on en connaisse les raisons exactes, précise Amnesty.

Une "infraction du droit international" ?

« Des enquêtes adéquates doivent être menées, et les victimes et leurs familles doivent être entièrement dédommagées », a insisté dans un communiqué l’organisation de défense des droits de l’homme, basée à Londres. Or ni l’Alliance ni les nouvelles autorités libyennes n’ont pris contact avec les victimes, dénonce Amnesty, en se basant sur des témoignages recueillis en janvier et février.

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« Il est profondément décevant de constater que plus de quatre mois après la fin de la campagne militaire, les victimes et les proches des personnes tuées par des frappes aériennes de l’Otan ne savent toujours pas ce qui s’est passé et qui est responsable », a déploré Donatella Rovera, conseillère spéciale d’Amnesty International. Qui invite donc l’Otan à enquêter pour « déterminer si les morts de civils ont résulté d’infraction au droit international, et traduire les responsables en justice si c’est le cas ».

Si elle reconnaît l’existence de ces victimes, l’Otan estime que « la campagne a été menée d’une manière pleinement conforme au mandat des Nations Unies et au droit international humanitaire ». « Nous avons mené nos opérations avec soin et précision, tel que reconnu par la Commission internationale d’enquête sur la Libye, qui a conclu que l’Otan "a mené une campagne très précise avec une détermination manifeste d’éviter les victimes civiles" », a indiqué lundi une porte-parole de l’alliance atlantique, Oana Lungescu.

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Celle-ci a ajouté que la coalition « n’avait pas d’observateurs sur le terrain » en Libye au cours du conflit pour évaluer la situation, ajoutant que c’était aux autorités libyennes d’examiner les questions de dédommagements des victimes.

(Avec AFP)

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Lire le rapport complet d’Amnesty international, ici.
 

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