Mali : les rebelles touaregs coupables de crimes de guerre, selon Amadou Toumani Touré (ATT)
Amadou Toumani Touré (ATT) s’étonne du « silence des organisations internationales sur les atrocités » commises à Aguelhok. Le président malien accuse les rebelles touaregs de « crimes de guerre ».
« Lorsque le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a quitté les lieux, nous avons découvert une tragédie. 70 de nos jeunes étaient alignés sur le sol. Les Noirs avaient les poignets ligotés dans le dos. Ils ont été abattus par des balles tirées à bout portant dans la tête. Ceux qui avaient la peau blanche, les Arabes et les Touaregs, ont été égorgés et souvent éventrés ».
Photos à l’appui, le président malien décrit dans un entretien accordé au Figaro, daté du 15 mars, le massacre d’Aguelhok, au nord-est du pays. Selon le rapport de la commission d’enquête spéciale dépêchée sur place par le gouvernement, le nombre de victimes atteindrait la centaine. Le ministre français de la Coopération Henri de Raincourt, en mission au Mali en février, avait lui-même avancé le chiffre de 82 morts, tout en qualifiant de « méthodes barbares et expéditives » les exécutions.
Aqmi et Ansar Dine
Amadou Toumani Touré accuse désormais les rebelles du MNLA de « crimes de guerre » lors de la prise de la ville, le 24 janvier dernier. Et le chef de l’État de confier son étonnement devant « le silence des instances internationales » et d’interpeller la Cour pénale internationale (CPI).
ATT dénonce également l’implication d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et d’un groupe islamiste touareg, Ansar Dine d’Iyad Ag Ghali, dans les exactions. « Le MNLA qui a revendiqué la victoire porte une lourde responsabilité, mais nous savons que le contingent le plus important du groupe était composé essentiellement de gens d’Aqmi. L’implication d’Aqmi est importante dans ce conflit tout comme celle du groupe islamiste touareg Ansar dine d’Iyad ag Ghali », explique le président malien.
Amadou Toumani Touré a enfin réaffirmé qu’il était ouvert au « dialogue » avec les rebelles, tout en prenant le soin de préciser qu’il excluait d’ « envisager une indépendance » de la région du nord-est du Mali.
(Avec AFP)
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