France : un Gabonais raconte en direct son séjour en centre de rétention sur Twitter
Du 6 au 8 mars, Gil Juwu, sans-papier gabonais, a été détenu au centre de rétention de Mesnil-Amelot, en région parisienne. Fait inédit, le jeune homme a raconté et commenté en direct son séjour sur Twitter.
![Photo du profil Twitter de Gil Juwu. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/03/08/008032012180725000000gil.jpg)
Photo du profil Twitter de Gil Juwu. © AFP
Mise à jour le 9 mars à 16h25.
On n’arrête pas le progrès. Surtout quand il est entre les mains d’un sans-papier, geek et gabonais. Gil Juwu (@SoloNecrozis), placé en centre de rétention pendant deux jours suite à un « contrôle de gendarmerie sur l’autoroute », a relaté en direct sur Twitter son séjour dans le centre de rétention de Mesnil-Amelot.
« Centre quasi neuf. Confort spartiate mais appréciable. Trois repas par jour. Deux par chambre. Infirmerie. Distributeur pour tabac, chocolats, sodas. » Le style est télégraphique, l’information inédite : c’est la première fois qu’un détenu peut « live-twitter » un passage en centre de rétention. L’action est à mettre au bénéfice de la Cimade qui a permis au jeune homme d’utiliser son ordinateur sur place deux heures par jour, de 9 à 10 heures et de 16 à 17 heures.
Des policiers "souriants et très amicaux"
Pas sûr que l’initiative soit vue d’un très bon œil du côté de la police qui a semblé tout ignorer du live-blogging de Gil Juwu. « Je ne pense pas qu’ils le permettraient », écrivait le Gabonais à 12 heures 23 jeudi. La publicité n’est pourtant étonnamment pas mauvaise.
« Les policiers ici sont exemplaires », s’étonne ainsi le jeune homme qui a comparu au tribunal administratif de Melun, devant le juge des Libertés et des détentions, vendredi 9 mars à 10 heures*. « À l’écoute, souriants, très souvent amicaux. Loin des clichés de la TV. » Et de vanter la qualité du lieu, « construit depuis quelques années, utilisé depuis moins d’un an » et équipé « d’un toboggan » et de « sièges pour bébés ».
Un centre sans reproche donc et une rétention 2 .0 qui tombe au bon moment puisque, jeudi après-midi, une « délégation allemande visit[ait] le centre avec le préfet de Seine-et-Marne. » #GutenTag**, monsieur le préfet…
*Gil Juwu est sorti du centre de rétention vendredi suite à l’intervention du consulat du Gabon. « Mais je ne peux m’empêcher de penser aux autres encore retenus », a confié l’intéressé.
**Bonjour
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