Tunisie : le directeur d' »Attounissia » écope de 1 000 dinars d’amende pour une photo de nu
Nassredine Ben Saïda, le directeur du journal Attounissia, a été condamné jeudi 8 mars à verser une amende de 1 000 dinars pour avoir publié une photo de femme nue le 15 février. Il compte faire appel de cette décision.
![Le directeur du journal écope de 1 000 dinars d’amende. © D.R](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/03/08/008032012171809000000condamnationattounissia.jpg)
Le directeur du journal écope de 1 000 dinars d’amende. © D.R
La sentence est tombée ce jeudi 8 mars. Nassredine Ben Saïda, le directeur du journal tunisien Attounissia écope de 1 000 dinars (environ 500 euros) d’amende pour avoir publié dans son journal une photo de femme nue. Son délit : « atteinte aux bonnes mœurs ».
« Cette condamnation n’est rien d’autre qu’une forme de censure inadmissible contre un journal et ses journalistes », a fustigé Patrick Kamenka, le représentant de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) au procès.
Outre l’amende, le tribunal a ordonné la destruction de toutes les copies du journal daté du 15 février, où le footballeur du Real Madrid, Sami Khedira (d’origine tunisienne) pose avec sa compagne, nue dans ses bras.
"Tout ça pour une photo !"
« Je suis déçu, je m’attendais à être acquitté », a déclaré Nassredine Ben Saïda. « Il n’y avait aucune raison d’être puni, on défend le principe de la liberté de la presse », a-t-il ajouté, tout en précisant qu’il allait faire appel de la décision du tribunal.
« C’est une atteinte grave à la liberté de la presse et de l’information qui survient après le printemps tunisien, tout ça pour une photo ! », a-t-il encore fustigé.
Le directeur du journal avait été incarcéré pendant huit jours suite à la publication du numéro contesté. L’affaire a fait grand bruit, puisqu’il s’agissait de la première incarcération depuis la révolution tunisienne. L’arrestation, effectuée sur la base du code pénal et non du code de la presse, avait profondément choqué et suscité la colère des journalistes et associations.
(Avec AFP)
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