Union européenne : accusé de racisme, un clip de la Commission créé la polémique
Dans le monde de l’Internet on appelle ça un « fail », entendez une bourde. Le dernier en date provient d’un clip vidéo de la Commission européenne, publié mardi 6 mars, qui entendait faire la promotion des bienfaits de l’élargissement de l’Union européenne. Jugé raciste, il ne sera resté que quelques heures en ligne avant que la Commission ne le retire et présente ses excuses.
Pour promouvoir les mérites de l’élargissement de l’Union européenne, la Commission européenne a cru bon de s’inspirer de l’univers des films de Kung Fu pour son dernier clip destiné aux réseaux sociaux et aux médias numériques. On y découvre une jeune femme habillée dans une combinaison jaune – évoquant clairement la célèbre combinaison d’Uma Thurman dans le film Kill Bill de Quentin Tarantino – menacée par trois assaillants : un asiatique, un Indien et un brésilien, représentant les puissances émergentes. Pour faire face à ce danger imminent, notre « héroïne » (l’Europe) se démultiplie pour encercler ses trois adversaires, les invitant implicitement à abandonner leur hargne, et s’assoit en tailleur, la position par exellence du sage. Clou du spectacle, un travelling vertical nous donne à contempler la scène d’un point de vue aérien, d’où se laisse observer le cercle jaune formé par les clones de notre « Wonder Woman », lequel se transforme bientôt en drapeau européen étoilé alors que les trois malheureux bougres disparaissent comme par magie. Le slogan peut alors apparaître en guise d’épilogue : « Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes forts ».
Le clip de la Commission européenne sur l’élargissment de l’Europe.
Protestations
On l’aura compris, sur le fond comme sur la forme, la vidéo pose problème. Postée dans la matinée du mardi 7 mars, elle ne restera en ligne que quelques heures sur le site internet de la Commission européenne. Une suppression qui n’a pas empêché la diffusion de la vidéo sur Internet. Et on imagine aisément la gêne dans les couloirs de la direction générale de l’administration bruxelloise qui a tout de même validé le projet.
Dans un communiqué de presse daté du même jour, Stefano Sannino, directeur général du département chargé de l’élargissement à la Commission européenne, s’est alors justifié et excusé : « Il s’agissait d’un clip viral destiné aux réseaux sociaux et nouveaux médias, visant un jeune public (16-24) qui est familier des arts martiaux et des jeux vidéos », a-t-il déclaré, avant de souligner que la vidéo s’achevait sur une fin heureuse où les protagonistes se montraient « un respect mutuel ». Et de conclure : « Nous présentons nos excuses à tous ceux qui ont pu se sentir offensés. En raison de la polémique, nous avons décidé de mettre un terme à la campagne et retirer la vidéo ».
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