Explosions à Brazzaville : le bilan s’alourdit, l’aide internationale s’organise
Le bilan de l’explosion du dépôt d’armement de la caserne de Mpila, à Brazzaville, est désormais de près de 200 morts. Sur le terrain, l’aide médicale internationale s’active pour épauler les médecins congolais à soigner quelque 1 300 blessés, souvent victimes d’éclats d’obus.
D’heure en heure, le décompte macabre ne finit pas d’endeuiller Brazzaville. Chaque jour, le bilan des victimes de l’explosion dimanche dernier d’un dépôt de munitions du quartier de Mpila s’alourdit. Mardi soir, il était de près de 200 morts, 1 340 blessés et 5 000 sans-abri. Les autorités congolaises ont décrété un deuil national de plusieurs jours « jusqu’à la date officielle des obsèques qui sera communiquée ultérieurement ».
Avant même qu’une enquête soit engagée, les autorités expliquent désormais avec certitude que l’incendie du magasin d’armes est d’origine accidentelle. Dimanche dernier, « un dépôt d’armement (…) à Mpila (est de Brazzaville) a explosé à la suite d’un incendie, dû à un court-circuit, causant près de 200 morts et de nombreux blessés », a affirmé mardi à la télévision nationale Bienvenu Okiemy, le ministre de la Communication.
Arrivée des médicaments
Sur le terrain, la situation sanitaire et médicale est difficile. « On maîtrise progressivement la situation », affirme cependant le Dr Yannick Dimi, chirurgien des urgences du CHU. Les médicaments « n’étaient pas en quantité suffisante mais ils arrivent », a-t-il assuré. « Nous avons traité beaucoup de gens avec des petites interventions (retrait d’éclats) mais il en reste un certain nombre en attente de chirurgie orthopédique ».
L’aide médicale internationale a commencé à arriver à Brazzaville. Une équipe médicale française d’une vingtaine de personnes, dont des urgentistes et des chirurgiens, est arrivée dans la nuit de lundi à mardi avec 5 tonnes de matériel (médicaments, matériel pour la chirurgie othopédique…) et s’est mise au travil dans l’après-midi au CHU.
Déminage
L’armée marocaine a envoyé quant à elle 173 personnes, dont 20 médecins et 16 infirmiers, avec pour mission d’installer un hôpital de campagne. Vingt médecins de la République démocratique du Congo (RDC) voisine sont également sur place depuis lundi avec du matériel et des médicaments. Les États-Unis, Israël et la Belgique doivent eux aussi envoyer du matériel ou des équipes médicales, et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a assuré le Congo de la coopération de l’ONU.
Par ailleurs, les opérations de déminage du dépôt de munitions qui a explosé devaient débuter mardi, après que les pompiers congolais ont réussi à maîtriser lundi les deux derniers foyers d’incendie. « Pour l’instant, on ne peut pas affirmer qu’un deuxième dépôt de munitions, distant d’une centaine de mètres, ne représente plus de danger », a cependant estimé le colonel Jean-Robert Obargui, porte-parole du ministère de la Défense. « Il y a encore des munitions qui peuvent exploser », a-t-il dit, précisant toutefois qu’il « n’y a pas trop de danger ». L’opération doit se faire avec l’aide de MAG (Mining advisory group), une ONG britannique spécialisée.
(Avec AFP)
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