Congo : risque d’explosion d’un second dépôt d’armes à Brazzaville

Alors que les Congolais et la communauté internationale s’organisent pour secourir les victimes de l’explosion d’un dépôt d’armes à Brazzaville, dimanche, les autorités redoutent qu’un second magasin de munitions ne prenne feu à son tour. On compte pour l’instant plus de 150 morts.

Certains habitants du quartier de Mpila ont tout perdu dans l’explosion. Y compris des proches. © Junior Diatezua pour J.A.

Certains habitants du quartier de Mpila ont tout perdu dans l’explosion. Y compris des proches. © Junior Diatezua pour J.A.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 6 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

C’est la rumeur qui s’est emparé de Brazzaville lundi, avant qu’elle ne soit confirmée à l’AFP par une source militaire sous couvert de l’anonymat : il existe un second dépôt souterrain de munitions à moins de 100 mètres de celui qui a explosé après avoir pris feu dimanche matin, tuant au moins 150 personnes. « Il y a un risque de propagation, parce que le feu (…) peut atteindre l’autre dépôt », a expliqué la source, précisant que des « techniciens » s’étaient rendus lundi sur les lieux du sinistre, qui aurait été provoqué par un court-circuit.

« La priorité c’est vraiment d’éteindre » les petits foyers d’incendie qui couvent toujours à l’emplacement du premier dépôt de munitions, a précisé Raymond Mboulou, ministre congolais de l’Intérieur. « Nous sommes à plus de 150 personnes décédées, c’est provisoire (…). On compte plus d’un millier de blessés », a-t-il poursuivi.

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Enfants séparés de leurs parents

Lundi, alors que des secours internationaux étaient attendus, au moins six corps ont été retrouvés dans les décombres du quartier sinistré de Mpila où une odeur de cadavres commençait à se faire sentir près du périmètre interdit. 

Des obus éclatés jonchent le sol, notamment des roquettes d’Orgues de Staline (lance-roquettes multiples montés sur camion). Le nombre des sans-abri est estimé à 3 000. Deux églises et un marché couvert les accueillent, ce qui est totalement insuffisant. D’autres lieux devaient être aménagés.

Par ailleurs, suite au chaos provoqué par les explosions, des dizaines d’enfants ont été séparés de leurs parents (lire ici : « Une jeune survivante raconte son calvaire »). La télévision nationale diffuse leurs photos dans des spots ou sur les plateaux.

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Scènes de mort et de désolation. Le quartier de Mpila a été totalement ravagé par les explosions.

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© Junior Diatezua pour J.A.

Aide internationale

Enfin, le drame révèle les conditions déplorables des installations sanitaires de la ville. Les hôpitaux sont sous-équipés, les blessés s’entassent dans les couloirs et les chambres. Les autorités ont également eu du mal à réagir et à prendre la mesure du drame. « On était débordés (dimanche) parce que le communiqué (des autorités) demandant aux médecins de se mobiliser a un peu tardé, mais là ça va mieux. On a renforcé les équipes et on reçoit de l’aide » de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) Congo et de Médecins sans frontières France, a déclaré une source au Centre hospitalier universitaire (CHU).

La France, l’Union européenne et la République démocratique du Congo RDC) voisine notamment, ont annoncé l’envoi d’équipes médicales, de matériel et de médicaments. Le Maroc doit ouvrir un hôpital de campagne. Les États-Unis préparent aussi une aide d’urgence. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est dit quant à lui « profondément attristé par les pertes en vies humaines » et a assuré le Congo de la coopération de l’ONU pour secourir les victimes.

(Avec AFP)

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