Football – Championnat ivoirien : l’Asec de Sébastien Desabre vise la première place

La saison de football ivoirienne va reprendre le 3 mars avec, en vue, le duel à distance toujours aussi attendu entre l’Africa Sports, champion en titre, et l’Asec Mimosas, vainqueur de la Coupe. À quelques jours du premier coup de sifflet, Sébastien Desabre, l’entraîneur français de l’Asec, revient sur la première partie de son expérience à Abidjan et ses objectifs pour la nouvelle saison.

L’Asec Mimosas sera le principal adversaire de l’Africa Sports cette saison. © DR

L’Asec Mimosas sera le principal adversaire de l’Africa Sports cette saison. © DR

Alexis Billebault

Publié le 1 mars 2012 Lecture : 2 minutes.

Les évènements sanglants de la crise postélectorale ivoirienne 2011 ne l’ont pas incité à quitter Abidjan. « Il y a eu des moments pénibles, quand on entendait les coups de feu près de nos maisons. Mais je n’ai pas songé à partir », confie Sébastien Desabre (35 ans), l’entraîneur français de l’Asec Mimosas.

Même l’été dernier, quand le Raja Casablanca (Maroc) lui soumet un contrat avec un salaire trois fois supérieur à celui qu’il percevait à l’Asec, il ne quitte pas le navire. « J’ai réfléchi, bien sûr, mais finalement, j’ai voulu poursuivre le travail entamé ici. J’apprécie d’être en Côte d’Ivoire », explique le Français, qui a signé en octobre 2010 un contrat de trois ans, alors qu’il entraînait depuis 2003 Cannet-Rocheville, un club amateur de CFA 2 dans le sud de la France.

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Phase de reconstruction

« L’Asec cherchait un entraîneur, et Hervé Renard avait été sollicité après son départ d’Angola », explique-t-il. Le futur champion d’Afrique 2012, inaccessible pour les finances du club abidjanais, oriente Roger Ouégnin, le président de l’Asec, vers Desabre. « J’ai passé quelques jours sur place, et j’ai accepté, car je ne pouvais pas refuser l’opportunité d’entraîner l’un des meilleurs clubs d’Afrique. Et puis, beaucoup de techniciens français ont obtenu une vraie reconnaissance grâce à leur travail loin de chez eux. J’espère bien sûr un jour pouvoir diriger une équipe dans mon pays.»

Sur place, le jeune entraîneur y découvre une passion et une exposition médiatique aux antipodes du quotidien d’un simple club amateur. « C’est un autre monde, mais cela ne m’a pas effrayé. Les supporteurs se fichent de savoir que la crise politique et économique pèse sur la vie des clubs. Ce qu’ils veulent, ce sont des titres, parce qu’on s’appelle l’Asec. Quelque part, cette pression est positive, même s’il faut aussi du temps. Car nous sommes plutôt dans une phase de reconstruction. »

À la recherche de fonds

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La crise ivoirienne a provoqué plus ou moins directement les départs de plusieurs joueurs (Koné au WAC Casablanca, Bagayoko au Raja notamment), dont les transferts ont permis d’améliorer le quotidien de l’Asec. « Cela a fait rentrer un peu d’argent, dans une période où les sponsors traversent des moments difficiles et où les supporteurs viennent moins au stade, car le quotidien est difficile, poursuit Desabre. On repart avec une nouvelle équipe. Mais l’objectif, c’est de reprendre le titre à l’Africa Sports, et aussi de faire un bon parcours en Coupe de la CAF ».

Par ailleurs, Desabre milite pour la mise en place d’une politique fédérale permettant aux meilleurs joueurs de rester plus longtemps en Côte d’Ivoire. « Ils préfèrent partir au Maroc ou en Algérie, même pour 1000 ou 1200 € par mois. Et le Maghreb étant plus proche de l’Europe, ils espèrent y jouer un jour. » Ce qui n’est pas vraiment surprenant quand les salaires des joueurs en Côte d’Ivoire atteignent, dans le meilleur des cas, 600 mensuels…

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