Afrique du Sud : l’ANC exclut Julius Malema, le leader des jeunes du parti
Julius Malema a été exclu mercredi par le Congrès national africain (ANC), qui lui reproche de n’avoir manifesté aucun remords après avoir semé la division dans le parti.
![Le président de la Ligue de jeunesse de l’ANC, Julius Malema, le 10 février 2012 à Pretoria. © Stephane de Sakutin/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2012/03/01/001032012105518000000juliusmalemaexcludelanc.jpg)
Le président de la Ligue de jeunesse de l’ANC, Julius Malema, le 10 février 2012 à Pretoria. © Stephane de Sakutin/AFP
« Le camarade Julius Malema est exclu de l’ANC », a déclaré la commission disciplinaire du parti sud-africain dans un communiqué. Mais le président du mouvement de jeunesse de l’ANC a deux semaines pour faire appel.
A 30 ans, Julius Malema, célèbre pour ses diatribes enflammées, fait l’objet d’une procédure disciplinaire depuis août, pour ses atteintes répétées à l’image et à l’unité du parti.
"Manque évident de remords et de respect"
En novembre déjà, l’ANC lui a demandé de prendre la porte pendant cinq ans. Le jeune tribun avait fait appel de cette décision, qui avait été confirmée début février. Il lui restait cependant une nouvelle possibilité de plaider sa cause, pour obtenir une réduction de la sanction, conformément aux statuts du parti.
« La commission nationale de discipline de l’ANC s’est réunie, a entendu les arguments à charge et à décharge (…) et rendu un jugement collectif », a indiqué mercredi 29 février l’ANC, dans un premier communiqué. Un second texte, publié après que toutes les parties aient été mises au courant, explique que la commission n’a pas voulu faire d’exception pour le turbulent chef de son mouvement de jeunesse.
« L’effet cumulé des infractions passées et présentes du camarade Malema, ajouté à son manque évident de remords et de respect pour la constitution de l’ANC et ses structures (…) n’a laissé d’autres choix que de considérer son inconduite comme extrêmement grave. »
Outre la possibilité qui lui est donnée de faire appel de son exclusion, Julius Malema peut encore retourner devant le Comité exécutif national, l’instance suprême du parti. Une procédure qui pourrait durer jusqu’en décembre.
Malema le frondeur
La carrière politique du célèbre orateur est cependant loin d’être terminée. Et la procédure engagée à son encontre n’a rien changé aux méthodes provocatrices qui font son fond de commerce et lui assurent une intense couverture médiatique.
Les inégalités économiques, la pauvreté persistante d’une majorité de Noirs, la question raciale toujours sensible, ou encore la question de la propriété des domaines agricoles et miniers, constituent les sujets favoris de ce jeune orateur talentueux.
A plusieurs reprises Malema a défié ouvertement l’autorité du président Jacob Zuma, ajoutant au malaise d’un parti, rongé par les rivalités personnelles et idéologiques, et qui peine à gérer le désenchantement croissant de l’Afrique du Sud post-apartheid.
(Avec AFP)
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »